Ben-Hur, film de William Wyler, commentaire

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Ben-Hur,
      1959,  
 
de : William  Wyler, 
 
  avec : Charlton Heston, Stephen Boyd, Jack Hawkins, Haya Harareet, Finlay Currie,
 
Musique : Miklos Rozsa

  
 
Le Prince Judah Ben-Hur, issu d'une des plus nobles et riches familles de Judée, retrouve avec joie son camarade d'enfance, le Romain Messala, revenu de la "capitale du monde". Mais ce bonheur est de courte durée. Les deux adolescents insouciants ont fait place à deux hommes que leurs cultures, leurs tempéraments et leurs responsabilités opposent. Messala veut obtenir l'aide de Judah pour arrêter les opposants à l'hégémonie romaine, ce que celui-ci refuse totalement. Lors d'un défilé organisé par les occupants, une tuile tombe accidentellement du palais des Hur sur le cortège. Heureux de ce prétexte, Messala fait arrêter Judah et toute sa famille. Le jeune homme est condamné aux galères à perpétuité... 
 
 Cette fresque, démesurée sur de nombreux plans, a définitivement imprimé sa marque sur le cinéma, grâce à son réalisme spectaculaire, à son gigantisme (qu'il partage avec des réalisations telle "Cléopâtre" ou "Les dix commandements"), qualités qui ne seront plus jamais reproduites puisque désormais, le virtuel numérique règne en maître, mais surtout grâce à sa noblesse inspirée. 
 
 Il serait d'ailleurs dommage, pour ceux qui n'ont peut-être pas encore découvert ce chef-d'oeuvre, que les scènes fortes et, avec juste raison, célèbres, telles la bataille navale et, bien évidemment, la course de chars, occultent la sensibilité profonde qui sous-tend constamment la trame romanesque. William Wyler a réussi l'exploit de mêler intimement et avec intelligence, un drame personnel qui confine à la tragédie avec l'Histoire dans l'un de ses moments cruciaux ; de faire cohabiter tout au long de ces 210 minutes l'émotionnel et le spectaculaire sans jamais déséquilibrer une narration fluide alternant le démesuré avec de magnifiques scènes intimistes ; et, il est bon de le préciser également, d'éviter totalement le "pompier-limite-grotesque" de certaines superproductions de l'époque... 
 
 Il faut dire aussi que Charlton Heston, manifestement éclairé de l'intérieur, livre une composition inoubliable, que ce soit dans les exploits physiques ou dans les épreuves douloureuses que la cruauté de Messala a imposées à ses proches. Comment bannir de sa mémoire ces moments merveilleux qui illuminent le récit et élèvent l'âme : la rencontre, dans le désert, avec Celui que l'on ne voit pas, mais que l'on sait être Jésus, non encore devenu Christ ; le retour dans le palais, splendeur devenue ruine abandonnée ; ou encore la découverte de sa mère et de sa soeur, condamnées à vivre à l'abri de tout regard humain ; sans oublier, cela va de soi, un finale bouleversant ! 
 
 Assurément un des films majeurs de l'histoire du cinéma. 
 
 Pour l'anecdote, on peut noter qu'il est un des rares à avoir été tourné dans un format (2,70:1) plus étiré encore que le Cinémascope classique, pourtant déjà passablement "large" (2,35:1)...
   
Bernard Sellier