Bienvenue chez les ch'tis, film de Dany Boon, commentaire

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Bienvenue chez les Ch'tis,
       2008, 
 
de : Dany  Boon, 
 
  avec : Dany Boon, Kad Merad, Anne Marivin, Zoé Felix, Line Renaud, Michel Galabru, Stéphane Freiss, Patrick Bosso, Fred Personne, 
 
Musique : Philippe Rombi


 
Philippe Abrams (Kad Merad) souhaite obtenir une mutation dans le midi de la France. Après avoir perdu le poste de Cassis, attribué à un handicapé, il décide de simuler une paralysie pour obtenir celui de Sanary s/ mer. Mal lui en prend, puisqu'il est démasqué avant même son installation. La sanction ne se fait pas attendre : c'est le licenciement pour faute grave, ou un exil dans une bourgade du Pas de Calais ! Sa femme Julie (Zoé Félix) refusant de le suivre, il part seul, désespéré, et persuadé d'affronter un climat pire que celui du pôle nord... 
 
 Voilà donc le film phénomène qui a obtenu un succès plus important que celui de l'indétrônable "Grande Vadrouille"... Les engouements des spectateurs sont tout de même assez déconcertants, c'est le moins qu'on puisse dire. Assurément, l'oeuvre est agréable, sympathique et parfois assez jubilatoire. Si Dany Boon en fait parfois beaucoup, en revanche, Kad Merad, décidément aussi enthousiasmant dans les drames ("Je vais bien, ne t'en fais pas"), que dans les comédies, est pour une grande part dans le plaisir que l'on prend à suivre cet exil dans le "cauchemar" nordique. Le sujet est dans l'air du temps, avec une réflexion amusante et gentiment éducative sur l'acceptation de la différence, les a-prioris primaires et la valeur de l'expérience. L'un des mérites de cette réalisation est de ne pas tomber dans le travers de nombreuses comédies qui démarrent sur les chapeaux de roues pour s'essouffler au bout de trente minutes et agoniser dans la dernière demi-heure. Les scénaristes ont réussi à maintenir l'intérêt du spectateur durant l'intégralité de l'histoire, en faisant évoluer un démarrage très convenu vers un tissu relationnel dans lequel l'humanité prend le pas sur la caricature. Cela dit, l'ensemble demeure tout de même plus que basique et, pour l'extra-terrestre cinéphile qui découvrirait le film sans avoir jamais entendu parler de son succès, ce dernier apparaîtrait sans doute aussi incompréhensible que celui de l'inusable série "Derrick", pourtant degré zéro dans le monde des intrigues policières. 
 
 Mais ne crachons pas dans la soupe de ch'nor, puisque nous avons là une comédie assez enlevée, plaisante et chaleureuse, aux seconds rôles souvent savoureux (Michel Galabru et surtout Line Renaud, plus vraie que nature).
   
Bernard Sellier