Bienvenue au paradis, film de Alan Parker, commentaire

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Bienvenue au paradis,
      (Come see the paradise),     1990,  
 
de : Alan  Parker, 
 
  avec : Dennis Quaid, Tamlyn Tomita, Colm Meaney, Pruitt Taylor Vince,
 
Musique : Randy Edelman

   
 
Jack Mc Gurn (Dennis Quaid) est un syndicaliste virulent dans les années 30 aux Etats-Unis. Sa violence naturelle d'Irlandais lui vaut quelques ennuis. Il rend visite à son frère avec lequel il a peu d'atomes crochus puis se fait engager comme projectionniste dans le cinéma d'un Japonais, Hiroshi Kawamura (Sab Shimono). Il devient éperdument amoureux de Lily (Tamlyn Tomita), l'une des filles de Kawamura. Mais ce dernier a projeté de d'accorder la main de son enfant à un vieillard riche, ce qui lui permettrait d'apurer ses dettes de jeu... 
 
 Fresque sentimentale, sociale et historique, cette oeuvre ne manque pas de belles qualités. Une reconstitution vivante et sensible du milieu extrême-oriental de l'entre deux guerres en Amérique, une belle histoire d'amour soutenue par des acteurs très convaincants (Tamlyn Tomita est d'une élégance radieuse), un contexte historique que l'on connaît fort peu, une peinture fine des traditions immémoriales qui figent les comportements. Et, malgré cela, une vision récente a quelque peu tempéré l'enthousiasme que j'avais jadis ressenti à la vue de ce film. La principale cause en est une certaine langueur narrative et un scénario somme toute peu riche, qui plombent le récit et l'empêchent de décoller émotionnellement. Si l'on excepte quelques moments éruptifs fugaces, tout cela se traîne un peu. Qui plus est, la forme adoptée par Alan Parker, à savoir un long flash back retraçant l'histoire du couple, supprime tout suspense, puisque l'on sait dès la première minute que le happy end est de rigueur, et renforce encore l'aspect débonnaire et tranquille de cette fresque somme toute tragique.  
 
 C'est très beau, accompagné par la délicate musique de Randy Edelman, mais en définitive assez déconcertant et surtout étonnamment lisse, d'autant plus que le souvenir de "Angel Heart", tourné trois ans auparavant, a posé une marque indélébile, grâce à son inventivité sulfureuse et passionnelle.
   
Bernard Sellier