Billy Elliot, film de Stephen Daldry, commentaire

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Billy Elliot,
      2000, 
 
de : Stephen  Daldry, 
 
  avec : Jamie Bell, Jamie Draven, Jean Heywood, Gary Lewis, Stuart Wells, Billy Fane,
 
Musique :  Stephen Warbeck, Marc Bolan

 
 
Une petite ville minière près de Durham, dans le Nord Est de l'Angleterre. La fermeture programmée de plusieurs puits entraîne une grève dure, violemment réprimée par la police. Jackie Elliot (Gary Lewis), mineur, élève seul ses deux fils, Tony (Jamie Draven) et Billy (Jamie Bell), âgé de onze ans, après la mort de leur mère. Billy suit des cours de boxe, mais un jour, il découvre la danse et se sent irrésistiblement attiré par cet art. Madame Wilkinson (Julie Walters), professeur de danse, l'encourage dans cette voie mais le père de Billy se montre furieux... 
 
 La trame de départ et nombre de circonstances familiales ne sont pas sans évoquer le destin tumultueux de David Helfgott ("Shine"). Mais cette oeuvre emprunte des chemins personnels qui ne manquent pas de charme et d'intensité. Avec élégance, pudeur, expressivité, justesse, le réalisateur nous entraîne dans le sillage de cet enfant, dans la découverte de sa vérité intérieure et dans la difficile expression de sa différence. Il décrit avec vérisme et sincérité l'évolution psychologique de la famille (en particulier du père), et le passage de la résistance butée à la manifestation de l'amour sous-jacent. La scène dans laquelle Jackie renonce à la grève et se rend, la mort dans l'âme, au travail, est magnifique de retenue. Certes, le scénario ne recèle pas de grandes surprises, mais analyse avec une pertinence constante la succession d'élans, de doutes, de rancœurs qui se succèdent et se mêlent pour former la future personnalité humaine et artistique du jeune Billy. Jamie Bell tient remarquablement ce rôle et son expressivité, son hyper-sensibilité font merveille dans l'extraversion de son tempérament comme dans les moments de repli sur soi-même. Gorgé de chansons d'époque, le film donne un aperçu efficace des répétitions, des difficultés routinières auxquelles est confronté le débutant, sans jamais que celles-ci deviennent ennuyeuses ou que la monotonie s'installe.  
 
 Une histoire émouvante, gorgée d'humanité et d'amour, qui se garde de tomber dans le pathos ou le larmoyant, et, qui plus est, merveilleusement interprétée.
   
Bernard Sellier