Biohackers, Saison 1, de Christian Ditter, commentaire

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Biohackers,
     Saison 1,      2020 
 
de : Christian  Ditter, 
 
avec : Luna Wedler, Jessica Schwarz, Adrian Julius Tillmann, Thomas Penn, Jing Xiang, Benno Fürmann,
 
Musique : Fil Eisler


 
Saison 2

 
Ne pas lire avant d'avoir vu la série

 
La jeune Mia (Luna Wedler) intègre la faculté de Fribourg en première année de médecine. L'un de ses professeurs est la célèbre généticienne Tanja Lorenz (Jessica Schwartz). Elle se lie également avec son assistant, Jasper (Adrian Julius Tillmann) et parvient à se faire embaucher dans l'équipe de recherche de la doctoresse. Elle apprend un jour que Jasper souffre d'une maladie génétique et que les recherches privées de Tanja tentent de l'aider...  
 
 Cette première saison étant courte (six épisodes), le récit ne s'embarrasse pas de fioritures ou de préliminaires longuets, et entre rapidement dans le vif du sujet. Il est vite évident que la jeune Mia n'est pas la personne qu'elle affiche à l'extérieur, et que sa présence a pour but une quête intime sur la cause des drames survenus à sa famille pendant son enfance. La personnalité de Tanja est vite cernée. Les scénaristes ont choisi, dans le but de dépeindre son indépendance farouche, une référence au célèbre professeur John Keating du "Cercle des poètes disparus". Celui-ci enjoignait à ses étudiants de jeter à la poubelle l'ouvrage d'un célèbre analyste poétique, tandis que Tanja donne la même consigne à propos d'un ouvrage de génétique datant de trois ans. Son cheval de bataille est simple : dans dix ans, l'optimisation génétique de l'être humain sera la règle. Et cela, quel que soit le prix à payer en terme de morts. C'est tout à fait ce que souhaitent certaines élites mondiales en ce moment, et la recherche nous confronte de plus en plus aux expériences sur les gains de fonction appliqués aux virus, ou sur les ciseaux génétiques capables du meilleur comme du pire. Ici, nous sommes à cent pour cent dans la seconde catégorie. Mais, bien loin d'être invraisemblables, ces dérives ne sont pas récentes (voir les expériences des nazis dans les camps) et ne cesseront jamais, tout au moins tant que l'humanité n'aura pas atteint un niveau de conscience suffisant pour mettre fin à ces délires de toute puissance.

 Puis les évènements se précipitent, mais la brusquerie n'est pas toujours bonne conseillère. Lorsqu'on visionne un film de super héros, il est normal de laisser de côté toute vraisemblance, et de prendre pour argent comptant les multiples délires qui s'affichent sous nos yeux. Dans le cas d'une histoire fondée sur un domaine scientifique précis, le réalisme ne doit pas subir d'énormités trop flagrantes. Aussi est-il plus que normal de tiquer lorsqu'on voit Mia, en première année de médecine, manipuler comme une professionnelle de longue date des échantillons de génomes, grâce à des appareils qu'elle découvre pour la première fois au domicile de Tanja (épisode 3). Dès lors, le réalisme subit un sérieux accroc. Et ce ne sera pas la dernière invraisemblance, sans compter que les colocataires de Mia sont pour le moins hurluberlus pour de prétendus scientifiques (le lunaire Ole (Sebastian Jakob Doppelbauer), qui passe son temps à se greffer des puces électroniques dans tout le corps). Malgré tout, il faut reconnaître que la puissance dramatique croît de manière constante, et que le rebondissement final donne une furieuse envie de connaître la suite de cette dystopie cauchemardesque, sur un sujet tout à fait captivant. 
   
Bernard Sellier