Boulevard de la Mort, film de Quentin Tarentino, commentaire

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Boulevard de la mort,
      (Death proof),        2007, 
 
de : Quentin  Tarentino, 
 
  avec : Kurt Russell, Rosario Dawson, Rose McGowan, Zoe Bell, Jordan Ladd, Quentin Tarentino, Tracie Thoms,  
 
Musique : ??

   
 
Deux groupes de jeunes femmes, sensuelles et charmantes, parmi lesquelles Abernathy (Rosario Dawson), Pam (Rose McGowan), Zoe (Zoe Bell), Shanna (Jordan Ladd), tombent, à quelques mois d'intervalle, sur un ancien cascadeur, reconverti dans la psychopathie, Stuntman Mike (Kurt Russell), qui prend son pied en zigouillant ses victimes grâce à son bolide savamment préparé... 
 
 Même pour celui qui n'apprécie que très modérément les choix artistiques, les sujets, et le style narratif de Quentin Tarentino, il est indéniable que la plupart de ses créations ("Kill Bill", en particulier) possèdent une griffe magnétique qui ne laisse quasiment jamais indifférent. Grand admirateur des séries B des années cinquante, le réalisateur s'est amusé à insérer de faux scratches de pellicule dans la première partie, à introduire une séquence de noir et blanc, à insérer des petits accrocs de son. Ces petits divertissements sont infantiles et n'apportent strictement rien de constructif à l'histoire, mais pourquoi pas !... Que l'histoire soit primaire de chez primaire, avec une gestuelle finale des forces victorieuses digne d'une classe de CE2, pourquoi pas !... Le réalisateur nous a offert, auparavant, une cavalcade de bolides (réalisée paraît-il sans trucages), relativement spectaculaire. 
 
 En revanche, devoir subir, pour avoir droit à ce moment un tant soit peu excitant, une interminable enfilade de dialogues d'une insipidité absolue, alors là, non ! Quentin Tarentino en veut-il à ce point au spectateur, pour lui infliger un pensum aussi intense ? Même le mordant ironico-sadico-sanguinolent qui faisait, pour beaucoup de fans, le charme vénéneux de "Pulp Fiction", a ici disparu corps et biens ! Le point positif, dans ce désert logorrhéique qui occupe les trois-quarts du film, est qu'il permet d'admirer le charme et la plastique des actrices, particulièrement bien choisies. Mais, malgré cela, surgissent très rapidement des vagues d'ennui cosmiques, ainsi que de furieuses envies de secouer le cerveau du géniteur de ces fadaises, histoire de voir si l'agitation des neurones serait capable de donner naissance à autre chose que ce ramassis de banalités qui flirte avec le degré zéro de l'intérêt. 
 
 10% excitant, 80% somnifère, 90% consternant ! Oui, je sais, ça fait 180%, mais l'excès fait partie intégrante de la galaxie Tarentino...
   
Bernard Sellier