Broadchurch, Saison 1, série de Chris Chibnall, commentaire

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Broadchurch,
      Saison 1,       2013 
 
de : Chris  Chibnall..., 
 
avec : David Tennant, Olivia Colman, Jodie Whittaker, Andrew Buchan, Arthur Darvill, Charlotte Beaumont, Oskar McNamara,
 
Musique : Olafur Arnalds


 
Saison 2

 
Une petite bourgade britannique tranquille du Dorset, au bord de la mer. La saison touristique commence très mal, car, au petit matin, un garçonnet de 11 ans, Danny Latimer (Oskar McNamara) est retrouvé mort sur la plage, en bas d'une falaise. Ses parents, Beth (Jodie Whittaker) et Mark (Andrew Buchan), sont effondrés. Leur amie, Ellie Miller (Olivia Colman), qui espérait être nommée capitaine, voit le poste attribué à Alec Hardy (Andy Tennant), et doit lui obéir pour mener l'enquête sur ce qui se révèle être un meurtre... 
 
 Juste après avoir visionné l'envoûtant "Happy valley", nous retrouvons ici une ambiance très proche, avec l'atmosphère et le quotidien apparemment tranquilles d'une petite cité sans histoire. Les cinq premières minutes donnent même l'impression de plonger dans le village du "Prisonnier", avec sa distribution de "Bonjour chez vous", "Tout va bien", "bonne journée"... Mais très vite, la donne change radicalement. A cause de la découverte du cadavre, bien sûr, mais aussi parce que le récit affiche d'emblée la couleur : la grande majorité des habitants cache un ou plusieurs secrets. Les regards en coin, les faciès douteux, les mensonges à la pelle, les dissimulations, tout est bon pour instaurer chez le spectateur doutes et interrogations. 
 
 Cela ne va pas, d'ailleurs, au commencement, sans une certaine artificialité, renforcée par des tics de mise en scène (ralentis multiples), qui ne sont pas toujours du meilleur goût. Le drame qui semblait couler de source dans "Happy valley", prend ici parfois des airs préfabriqués un tantinet gênants. A côté de cela, le récit offre au spectateur une brochette de personnalité profondément fouillées, qui sont rendues, avec talent, plus suspectes les unes que les autres, tout en conservant des profils psychologiques hautement crédibles. L'analyse des comportements intérieurs et sociaux est d'ailleurs nettement privilégiée par le scénario, au point que l'enquête paraît parfois patiner plus que de raison. Quant aux rapports d'Ellie avec son supérieur aussi ténébreux que vindicatif, ils pimentent encore un peu plus un mystère soigneusement entretenu jusqu'au dénouement. L'urgence qui habitait l'intrigue de "Happy valley" est ici totalement absente, mais elle se voit remplacée par une lenteur calculée qui ne manque ni de gravité ni de fascination. Et n'omettons surtout pas de signaler une révélation finale proprement bouleversante.
   
Bernard Sellier