Caïn, Saison 1, série de Bertrand Arthuys, commentaire

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Caïn,
     Saison 1,     2012, 
 
de : Bertrand  Arthuys, 
 
  avec : Bruno Debrandt, Julie Delarme, Frédéric Pellegeay, Smadi Wolfman, Nathalie Blanc,
 
Musique : Laurent Sauvagnac, Stéphane Zidi...


  
Ne pas lire avant d'avoir vu la série

   
Le capitaine de police Frédéric Caïn (Bruno Debrandt) est paraplégique à la suite d'un grave accident. Il a cependant repris son poste et enquête sur le corps d'une femme, Annabelle, retrouvé carbonisé dans une voiture. En conpagnie de son adjointe, Lucie, il interroge la meilleure maie de la victime, Sylvie Bruand (Nathalie Blanc), ainsi que son mari, Paul (Alexandre Thibault)... 

  L'originalité première du concept, est bien sûr d'installer en héros un policier qui se déplace en fauteuil roulant, ce qui évoque «L'homme de fer», célèbre série américaine des années soixante-dix. Ici, nous sommes dans une création française, et cela se sent immédiatement, avec la plupart des tics que l'on déteste dans certaines séries hexagonales. À savoir un mélange de simplisme, d'artificialité et d'outrances. Il y a des cas où ce genre d'excès passe sans problème (par exemple dans les deux premières saisons du récent et réussi «HPI»), mais il en est d'autres où ces hypertrophies coincent (la saison 3 du même «HPI»). Il est concevable que le premier épisode soit suffisamment excitant pour que l'accroche du spectateur soir effectuée, mais le dosage des excentricités doit être savamment dosé. Dans le cas présent, Caïn en fait des tonnes dans l'insolence, l'impulsivité, l'anticonformisme, la muflerie et les irrégularités professionnelles. Autre handicap, la série s'engage sur le processus : un épisode, une intrigue, ce qui n'est pas forcément bon signe, étant donné que cela signifie que les résolutions vont se faire en deux temps trois mouvements. Pourtant, à la fin du deuxième épisode, un petit espoir se fait avec le drame vécu par la charmante Barbara Simon (Sara Martins) et la solution qu'apporte Caïn à cette affaire. L'artificialité clinquante qui prévalait au début va peut-être laisser la place à une sensibilité nouvelle. L'épisode 7 aborde un registre un peu plus dramatique, mais le style général demeure le même. Les scénaristes ont manifestement été biberonnés aux dialogues d'Audiard, avec des répliques qui font mouche et sont débitées à la mitrailleuse. Les intrigues ne font pas des étincelles, mais la verve inépuisable de Caïn les rend intéressantes. Il n'en demeure pas moins que  l'artificialité générale du concept est vraiment très visible. Handicap supplémentaire, un certain nombre de rôles secondaires sont mal joués.
   
Bernard Sellier