Cannibal Holocaust, film de Ruggero Deodato, commentaire

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Cannibal holocaust,
     1980, 
 
de : Ruggero  Deodato, 
 
  avec : Robert Kerman, Francesca Ciardi, Perry Pirkanen, Luca Barbareschi, Gabriel Yorke,
 
Musique : Riz Ortolani

 
 
Quatre jeunes et (soi-disant !) brillants reporters, Alan Yates (Gabriel Yorke), son amie Faye Daniels (Francesca Ciardi), Jack Anders (Perry Pirkanen) et Mark Tomaso (Luca Barbareschi), décident de s'enfoncer dans la forêt amazonienne, à la recherche de tribus vivant encore à l'âge quasiment préhistorique. Deux mois plus tard, le Professeur d'anthropologie Harold Monroe (Robert Kerman) part avec un guide à leur recherche, car ils n'ont donné aucun signe de vie... 
 
 Il y a certains films qui découragent le commentaire ! Deux exemples extrêmes : "Le Projet Blair Witch", par son vide intersidéral, qui se fout radicalement du spectateur en ne montrant strictement rien ! Et celui-ci, construit rigoureusement sur le même modèle, qui montre... tout ! C'est-à-dire l'insoutenable, la barbarie la plus ignoble. Mais, pour se donner bonne conscience, il la présente avec une double caution : celle d'un pseudo documentaire et celle d'une dénonciation du voyeurisme des médias. Ce qui est évidemment très louable ! En théorie...  
 
 Lorsque le Professeur Monroe parvient à récupérer le film tourné par les quatre disparus, la télévision se jette sur la pellicule comme un vautour sur sa proie. Comme il est facile de s'en douter, ce combat contre l'audimat qui, il y a presque trente ans, gangrenait déjà les chaînes, n'est qu'un prétexte pour livrer progressivement au spectateur des scènes d'une cruauté et d'un sadisme que l'on voit rarement au cinéma. Il est avéré, semble-t-il, que les animaux ont été réellement massacrés, et le réalisme se fait tel qu'il est possible de finir par se demander si des humains n'ont pas eu droit au même sort ! Sans doute pas, espérons-le ! Quoi qu'il en soit, l'histoire nous livre une vision cauchemardesque de l'homme primitif, y compris, en première place, les trois prétendus journalistes de première ligne, dont la sauvagerie est une insulte au monde courageux des reporters sans frontières ! 
 
 Le pire, dans tout cela, est que le film est très correctement construit, photographié, monté, et que la musique de Riz Ortolani nous rappelle quelques unes des belles compositions qu'il a données au cinéma !
   
Bernard Sellier