Carnage, film de Roman Polanski, commentaire

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Carnage,
     2011, 
 
de : Roman  Polanski, 
 
  avec : Jodie Foster, John C.Reilly, Christoph Waltz, Kate Winslet, Eliot Berger, Elvis Polanski, Julie Adams,
 
Musique : Alexandre Desplat


 
Dans un parc, Zachary Cowan (Elvis Polanski) frappe violemment avec un bâton un garçon de son âge, Ethan Longstreet (Eliot Berger). Les parents de l'agresseur, Alan (Christoph Waltz) et Nancy (Kate Winslet), rendent visite à ceux du blessé, Michael (John C. Reilly) et Pénélope (Jodie Foster). La bonne volonté se manifeste de part et d'autre, jusqu'à ce que... 
 
 Que les amateurs de réglements de compte à la "Liaison fatale" ne se fassent aucune illusion. Si quelque chose coule au cours de l'affrontement, ce n'est pas du sang, mais seulement du vomi. Le prétendu "carnage" du titre se réduit à une version contemporaine pour quatuor du célèbre duo de "Qui a peur de Virginia Woolf". L'origine théâtrale du film de Roman Polanski est tout aussi assumée que celle de l'oeuvre de Mike Nichols. Unité de temps, de lieu et d'action. La confrontation des deux couples se vit en temps réel, et donne naissance, en grande partie grâce aux quatre comédiens, à quelques moments jouissifs et dévastateurs. Le décapage progressif des couches artificielles d'entente, d'altruisme, de responsabilité, de droiture, de politesse, ne se fait pas sans une subtilité affirmée, et un glissement dramatique habilement progressif. Pourtant, malgré cette dissection pénétrante et tortueuse, c'est une frustration irritante qui s'installe au final, en raison d'une pirouette ultime qui met en surbrillance l'artificialité de l'entreprise. Sans appeler de ses voeux un dénouement forcément sanglant, le spectateur pouvait en espérer un qui ne soit pas une queue de poisson avec délit de fuite du réalisateur...
   
Bernard Sellier