Le casse du siècle, film de Adam McKay, commentaire

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Le casse du siècle,
      (The big short),       2015, 
 
de : Adam  McKay, 
 
  avec : Ryan Gosling, Brad Pitt, Steve Carell, Christian Bale, Marisa Tomei, Rafe Spall, Jeremy Strong, Melissa Leo,  
 
Musique : Nicholas Britell

 
 
En 2005, alors que le marché de l'Immobilier aux Etats Unis semble promis à une magnifique envolée, un spécialiste financier atypique, Michael Burry (Christian Bale), a l'intuition que la bulle qui se forme va exploser dans un avenir proche. Il commence à parier contre les obligations d'état, fondées sur les subprimes, contre l'avis de ses supérieurs. Dans la foulée, plusieurs autres financiers, Mark Baum (Steve Carell), Jared Vennett (Ryan Gosling), Charlie Geller (John Magaro), vont être convaincus de la même certitude. Et avoir l'intuition qu'ils peuvent se faire une véritable fortune... 
 
 Sortis quasiment à la même époque, et fondés sur le même thème, à savoir la crise financière majeure de 2008, "99 Homes" et le présent film se montrent pourtant radicalement différents, tant sur le fond que sur la forme. Alors que le premier se place au niveau de deux personnalités profitant de la débâcle immobilière, brossant avec talent et émotion l'impact individuel de celle-ci, le film d'Adam McKay décortique, dissèque avec une acuité aussi féroce qu'analytique le mécanisme qui a permis à quelques inspirés de profiter de l'aveuglement et/ou de la malhonnêteté des banques pour bâtir une colossale fortune. 
 
 Cette autopsie ne s'accomplit pas sans certaines zones obscures, surtout pour le commun des mortels qui ne connaît rien aux magouilles financières. Pourtant les scénaristes ont fait tout leur possible pour rendre cette plongée dans ces arcanes ténébreux aussi ludique et vivante que possible. Un montage hyper nerveux, de multiples trouvailles (un chef de cuisine étoilé exposant un mécanisme frauduleux par l'intermédiaire de ses flétans !, plusieurs protagonistes, Jared Vennet en particulier, s'adressant directement au spectateur...), un va et vient virevoltant entre les intervenants, sans omettre des personnalités hors du commun (un extraordinaire Michael Burry tapant comme un forcené sur ses batteries...)... Voilà quelques uns des ingrédients qui font de cette histoire, malheureusement authentique, une oeuvre mémorable, captivante, haletante, comme pourrait l'être le pistage d'un tueur en série. 
 
 L'excitation générale qui baigne le film, aussi bien en ce qui a trait aux protagonistes, qu'en ce qui concerne les créateurs, a cependant quelques revers, notamment une bande son, certes branchée, mais parfois franchement pénible. Mais, globalement, "Le casse du siècle" est une réussite majeure.
   
Bernard Sellier