Ce que veulent les femmes, film de Nancy Meyers, commentaire

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Ce que veulent les femmes,
     (What women want),      2000, 
 
de : Nancy  Meyers, 
 
  avec : Mel Gibson, Helen Hunt, Marisa Tomei, Alan Alda, Valerie Perrine, Lauren Holly, Ashley Johnson,
 
Musique : Alan Silvestri


 
Ne pas lire avant d'avoir vu le film...

 
Nick Marshall (Mel Gibson) occupe un poste important dans une société publicitaire de Chicago. Il espère que son patron Dan Wanamaker (Alan Alda) va le nommer à un poste supérieur, mais celui-ci est offert à Darcy Maguire (Helen Hunt), qui vient de quitter son poste chez un concurrent. Les premières confrontations sont tendues, c'est le moins que l'on puisse dire...

 Nick est un macho de haut niveau qui ignore totalement que les mots "respect", "sentiment", existent. Une quintessence de DSK et de Harvey Weinstein. Autant dire que l'ouverture de l'histoire est à l'image du personnage : légère, vive, sautillante, superficielle. Puis intervient «l'accident» et une métamorphose s'opère aussi bien dans le psychisme de Nick que dans le style narratif. L'idée est intéressante. Elle permet à ce mâle détestable de percevoir la manière dont il est vu de l'extérieur et bien sûr de pénétrer dans les intimités féminines sans avoir besoin de recommencer chaque jour les expérimentations manquées la veille, comme c'était le cas pour le Phil Connors d'«Un jour sans fin». Nick bascule dans un état de réceptivité maximale et la narration épouse ce changement radical en  musardant et en prenant largement son temps. Ce qui n'est pas toujours excitant pour le spectateur, car certaines scènes manquent de rythme et s'alanguissent de façon exagérée (l'essai des produits de la boîte donnée par Darcy, l'essayage des robes de bal d'Alexandra (Ashley Johnson)...). En parallèle avec la transformation de Nick se développe une intrigue très classique qui voit s'opposer professionnellement deux personnalités acérées et dotées d'un égo, certes artificiel, mais puissant. 

 Le résultat global est agréable, le duo Helen Hunt (aussi impériale que charmante) - Mel Gibson fonctionne assez bien, même s'il en fait beaucoup dans les mimiques, mais le développement de l'idée originelle affiche une facilité prévisible et semble en retrait par rapport à l'inventivité que l'on attendait.
   
Bernard Sellier