Un jour sans fin, film de Harold Ramis, commentaire

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Un jour sans fin,
       (The groundhog day),      1993, 
 
de : Harold  Ramis, 
 
  avec : Bill Murray, Andy Mc Dowell, Chris Elliott, Stephen Tobolowsky, Angela Paton,
 
Musique : George Fenton


   
Lire le poème ( CinéRime ) correspondant : ' Matins clonés '

   
Phil Connors (Bill Murray) est un journaliste orgueilleux et méprisant. Chaque 2 février, il est chargé de couvrir un événement de première importance : le "jour de la marmotte" qui a lieu dans la petite ville de Punxsutawney. Il s'agit de voir la manière dont elle quittera son abri pour prédire le temps de l'année. Phil déteste cette idiotie, mais s'y rend en compagnie de sa collègue Rita (Andy Mc Dowell) et d'un caméraman. La cérémonie se déroule normalement. Mais une tempête de neige empêche le retour à la civilisation. Le lendemain matin, stupéfaction : Phil se réveille à nouveau le 2 février ! Tout recommence comme la veille ! Et ce n'est que le début d'une longue série, puisque tous les jours il se lève et assiste au "jour de la marmotte"... 
 
   Un scénario particulièrement original et intelligent, qui joue sur le paradoxe spatio-temporel avec clarté et simplicité, sans aucune intervention de complexités douteuses ou numériques. Ici tout est dans le psychologique, ce qui n'empêche pas l'humour de briller constamment. Bill Murray est le personnage idéal pour ce type d'aventure. Après un départ dans la peau de ce personnage prétentieux et antipathique, divers chemins sont judicieusement explorés. La dépression, tout d'abord, puisque cette répétitivité a de quoi taper sur les nerfs du plus solide d'entre nous. Puis, petit à petit se développe une réflexion métaphysique sur l'apprentissage de la vie. A travers ce qui pourrait ne paraître au premier abord qu'une comédie légère, puisque Phil va utiliser cette reproduction du temps pour connaître mieux Rita et la séduire en utilisant à son insu ce qu'elle lui apprend chaque jour, se dessine une analogie avec la vie humaine et le cycle des réincarnations (si l'on adhère à cette conception, bien sûr !). Il n'est pas étonnant qu'un Yogi ait dit à Harold Ramis à la sortie de son film : "Vous avez réussi le premier film bouddhiste"... 
 
   Si l'on considère chaque journée vécue par Phil comme une incarnation, le spectateur se retrouve alors devant le tableau qu'il pourrait contempler s'il avait la possibilité de survoler l'ensemble des vies qu'il a vécues. Un jour (une vie) et sa somme d'expériences, souvent ratées ou mal assimilées. Le jour suivant (la vie suivante), répétition karmique des mêmes expériences avec une petite avancée due à la compréhension acquise précédemment. Et ainsi de suite jusqu'à la libération finale : le jour où s'éveille le 3 février, qui peut être assimilé à la Libération de la roue des incarnations... 
 
   Mais il n'est pas besoin de cette réflexion spirituelle pour apprécier le charme de cette oeuvre déliceuse où Andy Mc Dowell irradie de charme, à son habitude.
   
Bernard Sellier