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César et Rosalie, 1972,
de : Claude Sautet,
avec : Yves Montand, Romy Schneider, Sami Frey, Bernard Le Coq, Isabelle Huppert,
Musique : Philippe Sarde
César (Yves Montand) dirige une grosse entreprise de recyclage de métaux. Il vit avec Rosalie (Romy Schneider). À l'occasion du remariage de sa mère, Lucie Artigues (Eva Maria Meineke), Rosalie retrouve un amour de jeunesse en la personne de David (Sami Frey). La proximité de cet ancien amoureux n'est guère du goût de César...
Entouré d'une équipe d'acteurs aussi riche qu'épatante, Claude Sautet nous offre un mini tableau psycho-sociologique dans le style convivial, vivant et discrètement mélancolique qui a fait son succès dans les années 80. Les bruyantes réunions amicales s'opposent aux solitudes individuelles, donnant à l'ensemble une humanité tantôt brouillonne, tantôt intimiste et viscérale. Ce que nous avions écrit pour «Vincent, François, Paul et les autres» est tout aussi valable pour ce film, puisque c'est l'une mes marques de fabrique de Claude Sautet. La variation sur ce triangle amoureux, fondamentalement banal, est ici épicée par le personnage complexe et ambivalent de Rosalie, incapable de choisir entre les deux hommes de sa vie, ainsi que par une bifurcation de l'aversion originelle entre les deux hommes vers une amitié-complicité tout à fait étonnante. Cet indéterminisme que partagent Rosalie et David donne tout son piment à cette romance illuminée par la beauté classieuse de Romy Schneider et par le volcanisme parfois infantile de César. Très attachant et discrètement mélancolique. Mais que la musique de Philippe Sarde est datée et, avouons-le, parfois agaçante !
Bernard Sellier