Le Chacal, film de Michael Caton Jones, commentaire

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Le chacal,
    (The jackal),      1997, 
 
de : Michael  Caton-Jones, 
 
  avec : Bruce Willis, Richard Gere, Sydney Poitier, Diane Venora, Mathilda May, Tess Harper,
 
Musique : Carter Burwell


 
Le Major Valentina Koslova (Diane Venora), aidée par l'agent du FBI Carter Preston (Sydney Poitier), abat Ghazzi Murad (Ravil Issyanov), un redoutable chef de bande. Mais le frère du mort, Terek (David Hayman), prend fort mal l'événement. Il charge un tueur à gages, surnommé "le chacal" (Bruce Willis) de supprimer le responsable du FBI, Donald Brown (John Cunningham). Preston rentre au pays. Les services secrets ont eu vent de la mission, mais le problème est de localiser l'assassin, que personne n'a jamais vu ! Personne ? Si ! Un Irlandais, Declan Mulqueen (Richard Gere). Mais celui-ci purge une peine de cinquante ans de prison pour actions terroristes au profit de l'IRA. Preston et Koslova proposent un marché au prisonnier. Après quelques réticences, l'accord est passé. Declan a en effet un vieux compte à régler avec le chacal... 
 
 Ce film est un peu l'opposé de "Dans la ligne de mire". Là où Wolfgang Petersen développait le comportement psychologique des protagonistes, et privilégiait les réactions humaines par rapport à l'action pure, Michael Caton-Jones laisse une portion congrue à l'étude des tempéraments, pour donner libre cours à l'action, au suspense, voire à la sauvagerie, même si la vraisemblance ou la simple logique ont du plomb dans l'aile. A condition de ne pas regarder de trop près la cohérence des séquences, il est tout à fait possible de prendre un certain plaisir coupable à ce règlement de compte musclé. Après tout, on n'a pas fréquemment l'occasion d'admirer Bruce Willis sous diverses apparences aussi incongrues qu'affriolantes : cheveux blonds et longs, style soixante-huitard attardé, brosse militaire, brun à la petite moustache de beauf, cheveux blancs ou encore homosexuel aguicheur. Evidemment, cette accumulation ressemble un peu à une mascarade. C'est sans doute la raison pour laquelle le spectateur est gratifié de quelques scènes où le sadisme vient contrebalancer un penchant fâcheux à faire du redoutable tueur un Arturo Brachetti d'opérette ! Le spectacle est assuré, la trame dramatique efficace, mais, si l'on excepte un Major Koslova touchant sous sa froideur sibérienne et un Sydney Poitier toujours charismatique, l'ensemble demeure primaire, et surtout porteur de marques trop visibles d'une fabrication artificielle.
   
Bernard Sellier