Le chêne, film de Laurent Charbonnier, commentaire

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Le chêne,
     2022, 
 
de : Laurent  Charbonnier, Michel  Seydoux, 
 
  avec : -- 
 
Musique : Cyrille Aufort, Tim Dup, Georg Friedrich Haendel,

   
 
Un aperçu des multiples existences qui grouillent autour d'un chêne âgé de deux cents ans...
 
 L'idée de départ de ce documentaire assez court est originale. Loin des «Life», «Planet earth» ou autre «Planète des hommes» qui visitent le monde entier, le film de Laurent Charbonnier circonscrit son étude à quelques dizaines de mètres carrés autour d'un arbre imposant, tant par sa taille que par son âge. Et, malgré cette limitation, le spectateur se rend vite compte qu'il y a tout un univers de vies parallèles dans ce microcosme. Il y a bien sûr les grands classiques, les écureuils, les oiseaux, dont le superbe pic-epeiche, les sangliers qui viennent effectuer un petit massage de leur cuir contre l'écorce, les fourmis... Mais il y a aussi des habitants plus étonnants, tel le balanin du chêne, 'curculio glandium', dont nous n'avions jamais entendu parler. Sous ce nom scientifique tout au moins, puisqu'il s'agit en fait d'une sorte de charançon. Sa taille est minuscule, 4 à 8 mm, et il a la particularité de pondre dans les glands. Son apparence originale fait de lui un acteur de premier plan pour un film. Les techniques modernes permettent de suivre quelques scènes époustouflantes dont on se demande tout de même comment elles ont pu être filmées. Soit parce qu'elles se situent dans l'infiniment petit, soit parce qu'elles impliquent un suivi exceptionnel (la course poursuite du petit oiseau et du rapace, par exemple). Outre ces performances visuelles, le second point positif est l'absence de tout commentaire. Même dans les documentaires les plus réussis, tels ceux cités en début d'article, la voix off est parfois pesante, donnant l'envie qu'elle se taise pour permettre à tous les sens de se concentrer sur les images. Ici, hormis deux chansons dispensables et un magique 'Lascia ch'io pianga', extrait du Rinaldo de Haendel, c'est le visuel qui est roi et on ne peut que s'en féliciter...
   
Bernard Sellier