Ciel d'octobre, film de Joe Johnston, commentaire

  Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

Ciel d'octobre,
       (October sky),      1999, 
 
de : Joe  Johnston, 
 
  avec : Jake Gyllenhaal, Chris Cooper, Laura Dern, Chris Owen, William Lee Scott,
 
Musique : Mark Isham


 
Lire le poème (CinéRime) correspondant : ' Cap liberté '

 
4 Octobre 1957. Le premier Spoutnik russe est lancé. Le lendemain, dans la petite ville minière de Coalwood, en Virginie, c'est l'effervescence. Tout le village est sorti pour voir passer dans le ciel le satellite. Pour Homer (Jake Gyllenhaal), fils de John Hickam (Chris Cooper), c'est la révélation. Avec l'aide de trois copains, dont Quentin Wilson (Chris Owen), le petit génie auquel personne n'adresse la parole, il décide de construire des fusées. Les premiers essais ne sont pas vraiment concluants ! Mais leur enseignante, Mademoiselle Riley (Laura Dern), les encourage vivement... 
 
 Parodiant la célèbre phrase prononcée le 20 juillet 1969 par Neil Armstrong "C'est un petit pas pour l'homme, mais un bond de géant pour l'humanité", on pourrait dire de ce film : "C'est un sujet bien mince pour un scénario, mais une grande leçon d'amour et d'idéal pour les spectateurs". Cette quête authentique d'un improbable arrachement à la tradition familiale, à l'esclavage de la mine, à l'anéantissement programmé d'une vie étouffée par l'obscurité de la terre, est filmée avec intelligence, sensibilité, humour, tendresse, toutes ces qualités qui transfigurent un "petit" propos en un tableau magique qui propulse au ciel celui qui le visionne. C'est une surprise réjouissante que de voir le réalisateur de "The Rocketeer" et de "Jumanji", qui ne sont pas vraiment des modèles de finesse, entrer avec pudeur, finesse dans les rapports humains de Homer et de son père, faits de heurts, d'une incompréhension certaine, de désaccords fondamentaux, mais dans lesquels l'amour originel ne disparaît jamais totalement. Un amour qui souffre, subit les mortifications des événements, se distend jusqu'à la limite du point de rupture, mais ne se dissout à aucun moment dans le néant de la haine. Une fresque simple, sans effets de mode, simplement fidèle à la candeur illuminée de ces quatre garçons qui créent avec un optimisme persévérant, le fantastique dans leur vie quotidienne désespérante. 
 
   Magnifique.
   
Bernard Sellier