Le cinquième élément, film de Luc Besson, commentaire

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Le cinquième élément,
      (The fifth element),      1990, 
 
de : Luc  Besson, 
 
  avec : Bruce Willis, Milla Jovovich, Gary Oldman, Ian Holm, Chris Tucker,
 
Musique : Eric Serra

   
 
1914 en Egypte. Un savant découvre sur une paroi le symbolisme d'une arme absolue contre le mal. Mais des extraterrestres viennent prendre possession des quatres pierres nécessaires, promettant qu'ils les rapporteront 300 ans plus tard, lorsque le besoin s'en fera sentir. Au vingt-troisième siècle, une gigantesque boule de feu s'approche de la terre, avant tout sur son passage, et menaçant de détruire le monde. Comme promis, les 4 pierres sont rapportées, mais l'abominable Zorg (Gary Oldman) charge des monstres de s'en emparer pour lui. Ce qui est fait. Mais le coffret censé les contenir est vide. Pendant ce temps, Corben Dallas (Bruce Willis), ancien major reconverti en chauffeur de taxi, voit atterrir dans son véhicule une étrange créature, Lee Loo (Milla Jovovich), qui cherche à joindre le Père Cornelius (Ian Holm), afin de l'aider à sauver l'humanité... 
 
 Luc Besson s'en est donné à coeur joie dans ce concentré de divers genres, qui éclate tous azimuts. Il passe allégrement du jeu video (le décor futuriste de cette ville dans laquelle les véhicules volants s'entrecroisent par milliers, à des vitesses folles), au "sérieux" archéologique, en bifurquant par le délire des soirées branchées sur le vaisseau de Fhloston Paradise, la débauche de créatures bizarroïdes, façon "Total Recall", et, ponctuellement, quelques moments de grâce presque poétique. Le tout baignant dans un humour extravagant, original, continuellement inventif. Que ce soit un Gary Oldman au look inénarrable, une diva synthétique bardée de tuyaux, entonnant un air d'opéra mélancolique dont les vocalises se modulent en fonction du combat que mène conjointement Lee Loo, un Bruce Willis toujours prêt à sauver le monde, mais ici un peu noyé dans l'excentricité générale, un Ruby (Chris Tucker) déjanté, on n'en finirait plus d'énumérer toutes les trouvailles du réalisateur. C'est énorme, parfois jouissif, quelquefois lourd, souvent amusant, fréquemment clinquant, toujours infantile. Alors, de deux choses l'une : ou bien on regarde tout ce fatras comme un divertissement jubilatoire, avec des yeux d'enfant, et on s'écrit : génial. Ou bien on voit cette débauche d'effets comme un panachage de n'importe quoi, un étalage braillard et ridicule de tripatouillages vidéo au service d'un scénario prétexte, et on passe la main. Pour ma part, malgré le côté un peu usant de certaines séquences, et l'absence générale de subtilité, la joie délirante qui explose de toutes parts parvient à faire passer au second plan les appréciations peu flatteuses que la raison ne manque pas d'émettre sur l'artificialité totale du produit.
   
Bernard Sellier