Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

Clickbait,
        Saison 1,         2016,  
 
de : Tony  Ayres, Christian  White, 
 
  avec : Zoe Kazan, Betty Gabriel, Phoenix Raei, Camaron Engels, Adrian Grenier, Ian Meadows, Jaylin Fletcher,
 
Musique :   Cornel Wilczek

   
 
Ne pas lire avant d'avoir vu la série

 Oakland. Nick Brewer (Adrian Grenier) disparaît un jour. Quelques heures plus tard, une vidéo paraît sur les réseaux sociaux. Il tient devant lui une pancarte informant les internautes qu'à cinq millions de vue, il mourra. Sa femme Sophie (Betty Gabriel) et sa sœur Pia (Zoe Kazan) contactent la police. La vidéo devient virale. Le fourgon dans lequel elle a été filmée est retrouvé, mais vide... 
 
 L'histoire s'ouvre un peu à la manière d'un jeu pervers pour adolescents, avec une grande place accordée aux réseaux sociaux et aux vidéos virales. Cet aspect ne fera d'ailleurs que s'amplifier à mesure que l'intrigue se développe. Mais le jeu se transforme vite en une véritable affaire criminelle aux dessous très classiques, puisque Sophie découvre peu à peu avec stupeur que tout un pan de la vie de son mari lui était dissimulée. La série concentre chaque épisode sur un personnage particulier : "la sœur", "le frère", "le journaliste". L'idée n'est pas mauvaise en elle-même, mais, comme c'était déjà le cas pour "Le dernier duel" de Ridley Scoot, ce choix n'apporte pas grand chose à l'histoire. Elle se montrerait même parfois contre-productive, lorsque, par exemple, une scène est répétée à l'identique (la première rencontre de Sophie et d'Emma), avec pour unique changement l'angle de la caméra. Une fois qu'une grosse partie du mystère est levé, la progression dramatique suit tranquillement son cours, avec la découverte progressive de nouvelles victimes des charmes de Nick. Mais le scénario a le mérite de ne pas se reposer sur ses premières bases, et d'opérer plusieurs évolutions qui, toutes, visent de manière intelligente le pouvoir de nuisance infini des réseaux sociaux. Les personnages se montrent de plus en plus attachants et le dénouement de l'histoire a le mérite incontestable de prouver, sans ambiguïté et avec émotion, que les petits amusement apparemment inoffensifs, peuvent déboucher sue des tragédies mortelles. Monsieur ou madame tout le monde est capable de provoquer des désastres, sans en avoir le moins du monde conscience. À méditer !

   
Bernard Sellier