The Cove, la baie de la honte, film de Louie Psihoyos, commentaire

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The cove,
      (La baie de la honte),     2009,  
 
de : Louie  Psihoyos, 
 
  avec : Louie Psihoyos, Paul Watson, Charles Hambleton, Richard O'Barry,
 
Musique :   J. Ralph


 
La petite ville de Taiji, au Japon, a l'ignoble "honneur" d'abriter une baie soigneusement gardée, dans laquelle environ 23 000 dauphins sont massacrés chaque année avec une impitoyable barbarie. Les curieux, et, a fortiori, les personnes qui tentent de mettre un terme à cette abomination, sont pistés et maintenus à l'écart de la crique par les pêcheurs et la police. C'est donc un véritable parcours du combattant que les différents membres de l'équipe ont dû subir pour installer discrètement caméras aériennes ou sous-marines. 
 
 Pourquoi cette folie meurtrière ? En fait, paradoxalement, tout commence avec la célèbre série "Flipper le dauphin", qui, en 1964, rend les jeunes ados accros à ces animaux aussi intelligents qu'attachants. A l'époque, c'est Richard O'Barry qui est le responsable du dressage des dauphins. Ce n'est qu'au bout de quinze ans, comme il l'explique lui-même dans le documentaire, qu'il prendra conscience du drame que vivent ces malheureux prisonniers, habitués à parcourir des dizaines de kilomètres par jour dans leur élément naturel. Dès lors, il consacrera les trente cinq années suivantes à lutter par tous les moyens contre ce qui est devenu une exploitation démesurée et sanguinaire. Car le mal n'a fait qu'empirer depuis un demi siècle. La folie des parcs d'attraction a gagné le monde entier et bien peu de personnes prennent conscience de la souffrance que ces spectacles imposent aux "vedettes" des spectacles. Il faut dire que la publicité est soigneusement effectuée, dans les écoles même, grâce à des informations qui mettent en exergue le merveilleux de ces enclos (nous en avons un exemple à Antibes, avec Marineland). Mais, aussi nombreux soient-ils, les animaux capturés pour devenir des bêtes de scène est infime par rapport aux milliers qui sont simplement massacrés à coups de harpon, pour finir dans les assiettes, bien souvent sous un nom déguisé. C'est ainsi que, quotidiennement, la baie de Taiji se métamorphose en un lac de sang. 
 
 La courageuse entreprise de Louie Psihoyos et de ses amis a fait le tour du monde. Sera-t-elle suffisante pour que prenne fin cette barbarie ? Il est légitime de le souhaiter de tout coeur, mais lorsqu'on prend conscience que ce sont d'innombrables espèces qui sont les victimes de la sauvagerie et de l'inconscience humaine, (voir à ce sujet le terrifiant documentaire "Earthlings"), le découragement guette parfois les volontés les plus affirmées...
   
Bernard Sellier