Crazy Kung-Fu, film de Stephen Chow, commentaire

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Crazy Kung-Fu,
    (Kung-Fu),    2004, 
 
de : Stephen  Chow, 
 
  avec : Stephen Chow, Wah Yuen, Xiaogang Feng, Zhi Hua Dong, Kwok Kuen Chan,
 
Musique : Stephen Chow, Raymond Wong


 
Le gang des Crocodiles a encore frappé ! La police est totalement impuissante. Mais le gang des Haches, lui ne l'est pas ! Son chef pulvérise l'ennemi et s'attaque à un quartier tranquille, jusque là épargné par la violence. Tout cela parce qu'un jeune homme, Sing (Stephen Chow) a eu la mauvaise idée de se faire passer, avec son copain obèse, pour un membre du gang. Mais une étrange propriétaire (Yuen Qiu) et son nom moins étrange époux (Wah Yuen), ne semblent pas décidés à se laisser faire... 
 
 Difficile de résumer un semblable feu d'artifice ! Que celui qui n'a pas encore vu ce film tente de visualiser l'oeuvre la plus débridée, délirante, ubuesque, qu'il soit capable d'imaginer, et ce qu'il concevra sera à mille lieues en-dessous de la réalité ! On se demande même comment le réalisateur peut parvenir à inventer autant de gags dans une durée de cent minutes ! Il y en a pour tous les goûts, des hyper-violents, des poétiques, des stupéfiants (les deux tueurs-musiciens et leur instrument lance-sabres !), des monstrueux, des humoristiques (le soi-disant tueur n°1, en marcel et tongs bleues !), des assourdissants (la propriétaire et son cri dévastateur !), des musicaux (le ballet des tueurs à la hache !)... C'est un fourre-tout absolument dément qui explose en permanence, ne laissant aucun répit au spectateur , qui ressort sur les genoux, implorant grâce ! Chaque minute apporte une dizaine de trouvailles, chaque séquence pulvérise les records de la précédente. La mise en scène regorge de plans inventifs, transformant n'importe quelle scène banalissime en un feu follet endiablé. Certes, ça part dans tous les sens, et, dans le lot, quelques inventions sont un peu moins réussies. Mais quelle déconnade géniale ! Un mélange virtuose de trucages numériques et d'atmosphère à l'ancienne (on pense parfois à celle de "Gangs of New-York", revisitée par un artiste fou furieux sous acide ! Emporté par le tourbillon, on ne se demande même plus si c'est complètement idiot ou profondément symbolique. C'est un Ovni en dehors des canons habituels. Un régal !
   
Bernard Sellier