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The Crown,
      Saison 2,        2017 
 
de : Peter  Morgan, 
 
avec : Claire Foy, Matt Smith, Pip Torrens, Vanessa Kirby, John Lithgow, Ben Miles,
 
Musique : Rupert Gregson-Williams


 
Saison 1         Saison 3

 
La reine Elisabeth II (Claire Foy) poursuit son apprentissage des règles monarchiques, avec nombre d'épreuves aussi bien dans le domaine politique que dans sa sphère intime... 
 
 Les quatre ou cinq premiers épisodes semblent faire retomber une pression qui n'avait cessé d'enfler tout au long de la première saison. Les enjeux paraissent moins intéressants et une certaine lenteur se manifeste. Heureusement quelques évènements extérieurs marquants viennent redonner à ce début de parcours monarchique un relief dramatique et documentaire de haute tenue, tout en apportant quelques surprises pour qui n'est pas familier de l'histoire intime des Windsor.  Les critiques sévères proférées contre le comportement sclérosé de la royauté par Lord Altrincham (John Heffernan) marquent le début de l'intrusion des médias télévisuels dans le fonctionnement de tous les rouages étatiques et sociaux. L'histoire du dossier Marbourg est elle aussi fort intéressante, puisqu'elle met en lumière des liens pour le moins troublants entre le roi Edouard VIII (Alex Jennings) et le parti nazi d'Adolf Hitler. Ce ne sera d'ailleurs pas le seul lien toxique que nous découvrirons au fil de cette saison, puisqu'une partie de la famille du Prince Philip, en particulier sa sœur bien aimée, sera insérée dans  la folie criminelle d'Hitler. Enfin, nous avons la surprise de plonger dans les tréfonds de l'éducation du mari de la reine à l'école de Gordonstoun, qui, c'est le moins qu'on puisse dire, n'était pas une partie de plaisir, mais au contraire une épreuve de chaque instant, dans l'intention de forger les tempéraments ! Le mot qui convient aujourd'hui est tout simplement 'maltraitance'. On est d'autant plus stupéfait que Philip impose à son épouse l'obligation que leur fils Charles (Billy Jenkins), héritier du trône mais sensible et fragile, subisse la même rigueur éducative. Il est d'ailleurs à noter que le mari de la reine, déjà peu sympathique à l'origine, devient de plus en plus agressif et détestable au fur et à mesure que l'histoire progresse. Quant à l'idylle de la Princesse Margaret avec le cas pathologique Tony Armstrong-Jones (Matthew Goode), elle souligne, s'il en était besoin, le psychisme disons dérangé de la sœur de la reine. Elle est d'ailleurs une publicité permanente pour les cigarettiers, puisqu'il n'y a pas un plan où elle n'ait pas une clope à la bouche. L'une des anecdotes marquantes est évidemment la visite du couple Kennedy à Londres, avec une relation insolite entre Jackie (Jodi Balfour) et Elisabeth.

 Tout cela est très documenté, raconté de façon vivante dans une reconstitution plus que convaincante, et, hormis une paire d'épisodes initiaux un peu éteints, en permanence passionnant.
   
Bernard Sellier