Death sentence, film de James Wan, commentaire

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Death sentence,
      2007, 
 
de : James  Wan, 
 
  avec : Kevin Bacon, Kelly Preston, Jordan Garrett, Garrett Hedlund, Matt O'Leary, Stuart Lafferty, Aisha Tyler, Elizabeth Keener,
 
Musique : Charlie Clouser


 
Nick Hume (Kevin Bacon) jouit d'une splendide situation professionnelle. Il est l'heureux époux de la ravissante Helen (Kelly Preston) et le non moins heureux père de deux garçons, Lucas (Jordan Garrett) et Brendan (Stuart Lafferty). Alors que ce dernier, passionné de hockey sur glace, rentre une nuit en voiture avec son père, c'est le drame. Il est tué dans une station-service par une bande de truands néo-nazis, conduits par Billy Darley (Garrett Hedlund). Nick a eu le temps de voir un des membres de la bande, Joe (Matt O'Leary), frère de Billy. Mais, lorsqu'il apprend des avocats que le jeune homme s'en tirera avec deux ou trois années de prison, il décide de nier l'avoir reconnu, et entreprend de faire justice lui-même... 

 À la lecture du pitch, le spectateur a l'impression de se retrouver dans une version modernisée du "Justicier dans la ville", avec Kevin Bacon en lieu et place de Charles Bronson. Cet amalgame hâtif est à la fois juste et faux. Si l'on s'en tient aux faits, la ressemblance est indéniable. Il y a du sang, de la violence et du carnage. Si l'on s'élève au-dessus des apparences graphiques, il faut admettre que le réalisateur, afin sans doute de ne pas donner naissance à une apologie gratuite de la vengeance, a développé la dimension psychologique de son personnage principal. Dès lors, le malheureux père n'est plus une machine à tuer bien rôdée, façon Michael Winner, mais un homme désespéré, privé de tous ses repères moraux, qui, par sa réaction viscérale va construire lui-même les marches précipitant les protagonistes vers l'abîme. Cela étant constaté, il n'en reste pas moins que nous sommes très éloignés des drames authentiques, qui, à l'image de "Crossing guard" ou "Reservation road", savent éviter les facilités scénaristiques et les complaisances que l'on trouve ici, pour se concentrer sur la souffrance humaine sans verser dans le sanglant facile. L'œuvre de James Wan est néanmoins magnifiée par l'incarnation puissante de Kevin Bacon, méconnaissable et poignant.
   
Bernard Sellier