Deep Impact, film de Mimi Leder, commentaire

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Deep impact,
    1998, 
 
de : Mimi  Leder, 
 
  avec :  Morgan Freeman, Tea Leoni, Vanessa Redgrave, Maximilan Schell, Elijah Wood, James Cromwell, Jon Favreau, Ron Eldard, Mary McCormack, Robert Duvall,
 
 Musique : James Horner


 
 
Au cours d'une soirée d'observations astronomiques, un adolescent, Leo Beiderman (Elijah Wood) découvre une étoile inconnue. La photographie est envoyée par son professeur à un ami astronome. Un an plus tard, Jenny Lerner (Tea Leoni), une journaliste, mène l'enquête sur la démission mystérieuse du Secrétaire au Trésor Allan Rittenhoue (James Cromwell), causée, semble-t-il par une liaison avec une certaine Ele. La vérité est bientôt révélée au grand public par le Président Tom Beck (Morgan Freeman) lui -même. Les initiales E.L.E désignent en fait une possible extinction de la race humaine qui pourrait être causée par une énorme comète risquant de heurter la terre de plein fouet dans quelques mois. Une mission spatiale, avec à son bord l'un des astronautes ayant marché sur la lune, Spurgeon Tanner (Robert Duvall), est envoyée pour tenter de faire exploser le météorite... 
 
 L'histoire ressemble étrangement à l'"Armageddon" de Michael Bay. Bonne nouvelle, si l'on s'adresse aux pourfendeurs des outrances grotesques dans lesquelle "brille" Bruce Willis, ou mauvaise nouvelle si l'on s'adresse aux amateurs de délires hautements excitants, l'oeuvre de Mimi Leder tient beaucoup plus du drame que du film catastrophe attendu. Alors que la tradition du genre impose classiquement une avalanche de péripéties et d'actions de plus en plus spectaculaires, virant souvent à l'overdose grotesque, dans le cas présent c'est plutôt un déficit de ces éléments que l'on peut reprocher à la réalisatrice. Si l'on fait exception des dernières minutes, d'ailleurs fort réussies, et d'un assez bref passage sur la météorite, il ne se passe pas grand chose sur le plan purement visuel. Cela ne signifie pourtant pas que l'histoire manque de force, loin de là. En effet, même si certaines séquences n'échappent pas à la prévisibilité, même si la première partie comporte beaucoup de bavardages, il n'en demeure pas moins que les personnages, souvent bien dessinés et incarnés (quelle distribution !), possèdent une réelle présence et se révèlent tous aussi intéressants que crédibles. Le désir de vraisemblance est réel, le drame est mené avec sérieux, sans esbroufe racoleuse, mais avec une efficacité qui s'intensifie dans la seconde moitié (l'angoisse et la panique qui suivent le tirage au sort des personnes autorisées à intégrer les blockaus souterrains sont rendues de manière fort convaincante). Autant dire que si le spectacle ne demeure pas dans les mémoires pour sa multitude d'effets spéciaux, il intègre sans problème le cénacle très fermé des films de ce genre intelligemment construits et sobrement menés.
   
Bernard Sellier