Armageddon, film de Michael Bay, commentaire

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Armageddon,
     1998, 
 
de : Michael  Bay, 
 
  avec : Bruce Willis, Billy Bob Thornton, Ben Affleck, Liv Tyler, Steve Buscemi, Will Patton, Owen Wilson, Peter Stormare, Keith David, Michael Clarke Duncan,
 
Musique : Trevor Rabin


 
Une pluie de météorites s'abat sur certains pays, provoquant de dramatiques catastrophes. Mais il ne s'agit pourtant que de cailloux de la taille d'un ballon de football ! Le plus grave reste à venir. Un bloc de la taille du Texas est en route vers la terre, qu'il heurtera dans dix-huit jours. La Nasa interroge ses spécialistes. Un seul plan semble envisageable : poser un équipage sur l'astéroïde, forer un puits de deux cents mètres, et y enfouir des charges nucléaires. Encore faut-il trouver une équipe de foreurs compétente ! Les meilleurs ! Sans problème... Harry S. Stamper (Bruce Willis) fait ce métier depuis plusieurs décennies. Présentement, il cherche du pétrole en pleine mer et se voit confronté à un énorme problème : sa fille bien aimée, Grace (Liv Tyler) est amoureuse de l'un des employés de son père, A.J. Frost (Ben Affleck). Au moment où l'armée vient le chercher, il est occupé à canarder son futur gendre à coups de 22 long rifle. Mais tout s'arrangera, enfin... ça dépend pour qui... 
 
 Michael Bay est victime d'une injustice majeure qu'il convient de réparer. Lorsque l'on fait mention de l'humour ou du comique au cinéma, ce sont toujours les mêmes noms qui apparaissent : Woody Allen, Louis de Funès, Jerry Lewis, Jacques Tati, Jim Carrey, Blake Edwards, Gérard Oury, Frank Capra, Georges Lautner, les frères Coen, Chris Columbus, Francis Veber, Patrice Leconte, Robert Moore, Jean Passe et Desmeilleurs... Personne ne pense jamais, semble-t-il, à mentionner le réalisateur de cet "Armageddon", qui mérite amplement de figurer dans les annales du délire assumé ! L'évidence crève les yeux : c'est, à se rouler par terre de jubilation, hormis les quelques séquences qui, par opposition, versent, elles, dans le larmoyant pur Kleenex !  
 
 Bruce Willis, jusque là cantonné aux rôles de sauveur modèle réduit (un building dans "Piège de cristal", un aéroport dans "58 minutes pour vivre"... franchement, il n'y a pas de quoi fouetter un matou !), se voit confier ici le sort de la terre dans son intégralité ! C'est quand même d'une autre dimension, non ? A part sauver le trône de Dieu lui-même, on voit mal ce qui pourrait dépasser le niveau de cette mission spatiale ! Entouré, qui plus est, d'une bande de branquignols parmi les plus improbables que l'on puisse imaginer... C'est de la régalade pur jus. Le tout assaisonné à la sauce Bay, c'est-à-dire dialogues à la mitrailleuse, montage épileptique, giclées de gros humour qui tache, bouffées de grandiloquence et autres joyeusetés... Pas une minute pour souffler, sauf pour entendre Ben Affleck philosopher sur les crackers alors qu'il ne reste à la planète que trois jours de vie... Franchement, c'est tout de même plus excitant pour les zygomatiques que "le Silence" d'Ingmar Bergman ! Sans compter que, durant les deux heures de film, les neurones peuvent dormir en toute tranquillité, ce qui les repose des analyses psychologiques de "Gala" ou de "Voici". Tous les seconds rôles, Michael Clarke Duncan et Steve Buscemi en tête, ont l'air de s'amuser comme des petits fous. Quant aux énormités en tous genres, elles sont aussi grosses que l'astéroïde. Les amateurs peuvent se régaler en visitant le site "Erreurs de films". Côté mélancolie et tristesse, on peut retenir l'un des plans du début, où l'on voit l'une des Twin Towers décapitée par un morceau de roche... Lorsqu'on dit que les Américains sont de "grands enfants", c'est sans doute de Michael Bay et de ses émules que l'on parle. Tout de même, quelle poilade...
   
Bernard Sellier