Le déshonneur d'Elisabeth Campbell, film de Simon West, commentaire

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Le déshonneur d'Elisabeth Campbell,
    (The general's daughter),      1999,  
 
de : Simon  West, 
 
  avec : John Travolta, Madeleine Stowe, James Woods, James Cromwell, Timothy Hutton, Clarence Williams III, Leslie Stefanson,
 
Musique : Carter Burwell


 
Paul Brenner (John Travolta) est l'un des meilleurs enquêteurs militaires. Il est appelé par son ami William "Bill" Kent (Timothy Hutton) sur la base de Fort Mac Callum, en Géorgie, où vient d'être découvert le corps du Capitaine Elisabeth Campbell (Leslie Stefanson), attachée à quatre piquets. Paul retrouve sur les lieux son ex-femme, Sara Sunhill (Madeleine Stowe), spécialisée dans les viols. Il apprend également que la morte, qu'il avait rencontrée par hasard quelques jours plus tôt, est la fille du célèbre Général Campbell (Clarence Williams III), pressenti pour devenir Vice-Président... 
 
 Quatre ans avant de reprendre du service dans "Basic" de John McTiernan, John Travolta brillait déjà en tant qu'enquêteur militaire. L'histoire ne serait qu'une énième mouture d'enquête policière sur un meurtre, accompagnée des habituelles progressions, régressions de l'investigation, découvertes soudaines, interrogatoires musclés, si ne se profilait, en toile de fond, une dimension psychologique traumatisante sur fond de principes militaires odieux. L'étude psychologique des personnages, en particulier celle du Général, de sa fille ou du Colonel Robert Moore (James Woods, toujours souverain), l'intensité de certaines scènes (la joute verbale à laquelle se livrent Paul et Moore ; la confrontation finale avec le Général), hissent ce drame à un niveau de qualité et d'intérêt qui font bien souvent défaut à ce type de film. Ce n'est certes pas d'une originalité folle, la réalisation est classique, mais la tension constante et la découverte de la vérité ne peuvent que faire frémir l'enfant qui, en chacun de nous, a tour à tour adulé ou haï ses parents.  
 
 John Travolta, éternel à lui-même, c'est-à-dire incarnation puissante et gouailleuse d'un "Monsieur Propre" inflexible, domine de sa carrure imposante cette aventure douloureuse et poignante. Madeleine Stowe fait un peu de la figuration, mais avec quel charme...
   
Bernard Sellier