Les deux Tours, Le Seigneur des Anneaux II, commentaire

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Les deux tours,
     ( The  Lord of the ring 2 ),      2002, 
 
de : Peter  Jackson, 
 
  avec : Elijah Wood, Sean Astin, Viggo Mortensen, Sean Bean, Cate Blanchett, Orlando Bloom, Brad Dourif, Christopher Lee,
 
Musique : Howard Shore

 
 
Merry (Dominic Monaghan) et Pippin (Billy Boyd), les deux Hobbits, ont été faits prisonniers. Dans le pays du Rohan, le roi Theoden (Bernard Hill) a été envoûté par le pouvoir de Saroumane (Christopher Lee). Aragorn (Viggo Mortensen), toujours accompagné de Legolas (Orlando Bloom) et de Gimli (John Rhys Davies), parvient à le sortir du maléfice. Theoden décide d'emmener son peuple, menacé par les milliers de soldats de Saroumane, vers la forteresse du gouffre de Helm. Sa fille, Eowyn (Miranda Otto) le suit. Pendant ce temps, Frodon (Elijah Wood), flanqué de son fidèle Sam Gamgee (Sean Astin) rencontre une étrange créature, Smeagol (Andy Serkis) qui accepte de les mener vers la montagne du Mordor... 
 
 Cette seconde partie est nettement plus touffue que "La communauté de l'Anneau". De nombreux personnages nouveaux apparaissent, de façon quelquefois abrupte ;la narration a souvent une fâcheuse tendance à la dispersion ; la poésie, la féerie se font légèrement plus artificielles, et certaines séquences (par exemple la fuite à épisodes multiples de Frodon et de Smeagol) tirent vraiment en longueur. Malgré une incontestable maîtrise des récits multiples, l'équilibre est difficile à tenir, le spectateur a plus d'une fois l'occasion de perdre un peu le fil de ces actions éclatées, et l'ennui pointe même le bout de son nez (les scènes quelque peu répétitives et languissantes de Sylvebarbe).  
 
 Il va sans dire que le spectaculaire est toujours présent. Que ce soit la merveilleuse qualité des décors, les sortes de ptérodactyles-montures, les oliphants, les arbres vivants, ou, bien évidemment le très long siège du château, on peut constater à chaque plan que l'argent a été investi dans son intégralité. Les personnages, même d'importance secondaire, vivent intensément. Frodon voit son évolution se complexifier, son psychisme gagner, si l'on peut dire, en perturbation, et le rôle de son ami Sam s'accroître. Mais à aucun moment je n'ai retrouvé l'équilibre magique du premier épisode qui donnait aux trois heures d'aventure, une pureté de ligne narrative incomparable. Ici, l'accumulation des zones dans lesquelles les drames éclatent simultanément, provoque une obligatoire fragmentation qui nuit à l'intensité émotionnelle générale. 
 
 Cela dit, j'ai tout à fait conscience de la gageure que représente cette mise en images et, bien qu'à mon goût ce volet soit beaucoup moins envoûtant que le premier, il n'en reste pas moins une création visuelle hors du commun.
   
Bernard Sellier