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Dexter,
    Résurrection,     saison 1,   2025, 
 
de : Clyde Phillips, 
 
avec : Michael C. Hall, Uma Thurman, Jack Alcott, David Zayas, Kadia Saraf, Peter Dinklage,
 
Musique : Pat Irwin


 
Ne pas lire avant d'avoir vu la série

 
Dexter Morgan (Michael C. Hall), retrouvé avec dans le corps une balle tirée par son fils Harrison (Jack Alcott), demeure dix semaines dans le coma. Lorsqu'il apprend qu'un corps a été retrouvé à New-York, découpé en neuf morceaux, Dexter comprend que son rejeton est à l'origine du carnage. Il quitte discrètement l'hôpital et se rend sur place. Harrison est employé dans un grand hôtel de la métropole...

  Après la sorties des origines de Dexter, l'année dernière, les scénaristes n'ont pas perdu de temps pour prolonger l'existence du plus célèbre justicier du petit écran. Pourtant, à la fin de Dexter new blood, les choses s'étaient assez mal terminées pour le héros. Heureusement, seize scénaristes (!) se sont penchés sur le moribond et ont réussi à lui redonner vie. C'est avec un certain plaisir à la fois gourmand et coupable que l'on retrouve Michael C. Hall dans le rôle de sa carrière. Mais les trois premiers épisodes laissent un peu le spectateur sur sa faim. Le scénario recycle les processus habituels, avec, en particulier, la suppression d'un tueur en série de chauffeurs de VTC, qui avait eu l'imprudence de se faire appeler le passager noir. Il va de soi que Dexter ne pouvait laisser passer une telle usurpation d'identité. Nous nous retrouvons donc d'emblée en pays connu, avec cependant quelques approximations dans les chronologies (Dexter devient chauffeur de VTC en quasiment 24 heures), ainsi que dans les détails techniques : la détective Claudette Wallace (Kadia Saraf) cherche à faire avouer Harrison qu'il a raccompagné une jeune femme dans sa chambre d'hôtel, alors qu'elle lui a spécifié dix minutes avant qu'il était étonnant qu'il n'apparaisse nulle part sur les vidéos des couloirs... Qui plus est, on demeure perplexe devant la désinvolture avec laquelle l'exécution du tueur de VTC est expédiée.
 
 Alors que l'on commence à se demander si l'histoire ne va pas ronronner sur ses acquis et nous ressortir une kyrielle de liquidations traditionnelles, survient une idée de génie : en l'occurrence l'invitation transmise par la mystérieuse Charley (Uma Thurman) à un dîner spécialement réservé aux tueurs en série premium, organisée par le multimilliardaire Leon Prater (Peter Dinklage). Celui-ci va devenir sans peine le pôle d'intérêt majeur de cette première saison, moins en raison de sa petite taille, que de son remarquable talent à incarner un admirateur sans borne de tous les tueurs en série. Le charme vénéneux d'Uma Thurman est totalement occulté par le regard tour à tour infantile et glaçant de ce collectionneur hors normes. À travers cette descente aux enfers dans la folie meurtrière, nous assistons bien sûr aux questionnements habituels sur l'importance des liens génétiques, sur la difficile maîtrise des pulsions intérieures, et sur la possibilité d'une improbable rédemtion.

 Une résurrection assez originale, parfois exagérément bavarde, qui ne manque pas d'intensité dramatique, mais qui ne mérite sans doute pas le 9,1 accordé par les fidèles du site IMDB... 
   
Bernard Sellier