La Disparition de Soledad, Saison 1, série de Natxo López, commentaire

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La disparition de Soledad,
     (Perdida),      Saison 1,     2020, 
 
de : Natxo  López..., 
 
  avec : Daniel Grao, Carolina Lapausa, Melani Olivares, Fernando Solórzano, Juan Carlos Messier, Veronica Velasquez,
 
Musique : Julio de la Rosa


 
Ne pas lire avant d'avoir vu la série

 
Antonio Santos (Daniel Grao), d'origine espagnole, est arrêté à l'aéroport de Bogota en possession de cocaïne. Il est incarcéré dans la prison de La Brecha. Angelita Moreno (Adriana Paz) est l'avocate commise d'office pour le défendre. Elle s'aperçoit rapidement qu'Antonio cache un mystère. En 2006, sa fille Soledad a été kidnappée et n'a jamais été retrouvée...

 La série entre dans le vif du sujet sans s'embarrasser de finesse, surtout avec l'intervention théâtrale d'une Angelita qui tient plus de la prostituée opportuniste que de l'avocate qu'elle est censée incarner. On peut se dire que la Colombie possède des fonctionnements qui nous sont un peu étrangers, mais cette ouverture prend tout de même une allure de mauvais téléfilm. Le spectateur comprend très vite les enjeux de l'histoire, mais, dès la première heure, un rebondissement inattendu vient perturber une machinerie que l'on croyait linéaire. Pourtant le style de la série n'évolue guère. Les dialogues sont des plus basiques, et les personnalités n'existent qu'en fonction de leurs actions, souvent précipitées. Les rebondissements tombent de manière brute, et certains incarnations sont à la limite de la crédibilité, mais cela tient sans doute pour une grande part à l'écriture minimaliste des rôles. 

 À  partir du quatrième épisode, l'histoire se bonifie, se complexifie, se stabilise et le récit entre un peu plus profondément dans la psychologie de certains personnages, en particulier dans le domaine carcéral, rendu avec un réalisme assez criant. La personnalité jusqu'au boutiste d'Antonio devient l'un des piliers centraux, et l'on ne peut que partager son obsession de tout risquer pour retrouver Soledad. Cela ne veut pas dire que tout soit idéal. Les scènes à la prison tirent en longueur au point que l'on a parfois l'impression de visionner un «Oz» bis. Mais il est bon de souligner deux aspects très positifs dans cette série. D'une part, le fait que le récit parvient à extirper de presque tous les personnages, aussi sombres soient-ils, une part de lumière. D'autre part la réussite d'un scénario qui parvient à métamorphoser une histoire de rapt a priori simpliste, en une variation dramatique sur les trafics de l'adoption, la corruption qui gangrène certains pays à tous les étages, ainsi que sur le dilemme cornélien de choisir entre une référence familiale aimante et une fidélité à la mère biologique. 

 Une série qui, après un démarrage moyen, ne cesse de se bonifier au fil des épisodes.

   
Bernard Sellier