Oz, Saison 1, série de Adam Bernstein, commentaire

  Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

Oz,
      Saison 1,     1997 
 
de : Adam  Bernstein..., 
 
avec : Ernie Hudson, Harold Perrineau, Lee Tergesen, Dean Winters, Rita Moreno, Lauren Vélez, J.K.Simmons,
 
Musique : David Darlington, Steve Rosen


   
Saison 2

   
La prison de haute sécurité d'Oswald, dite "Oz". Warden Leo Glynn (Ernie Hudson) en est le directeur. Tim McManus (Terry Kinney) dirige l'un des quartiers, Emerald city, en tentant d'appliquer des méthodes humaines capables de permettre aux détenus de se réinsérer dans la société, tout au moins pour ceux qui sortiront, car un grand nombre de prisonniers y sont enfermés à vie. Mais la tâche n'est pas facile, tant les haines entre races sont intenses. Quant aux décisions radicales du nouveau Gouverneur de l'état, James Devlin (Zeljko Ivanek), fervent partisan de la peine de mort, elles ne font qu'envenimer une situation déjà explosive. Un Italien, Dino Ortolani (Jon Seda) est retrouvé assassiné. Ses compatriotes cherchent à venger sa mort... 
 
   Bien qu'ayant pour toile de fond le même lieu clos (le milieu carcéral), "Oz" se situe quasiment à l'opposé de "Prison Break" en ce qui concerne le choix scénaristique. Dans ce dernier, l'idée originelle et le but final sont clairement identifiés, ce qui provoque chez le spectateur une tension croissante au fur et à mesure que la narration se rapproche du dénouement excompté. Dans "Oz", rien de tel. L'impression est qu'il n'existe pas de scénario prédéfini, que les séquences sont seulement des moments forts choisis par le réalisateur de ce qui pourrait passer pour un documentaire. C'est à la fois une force, car l'authenticité s'affiche au premier plan, renforcée par une pléiade d'acteurs qui semblent profondément habités par leurs personnages. Mais c'est aussi une faiblesse, car l'attention se focalise seulement sur ces micro-instantanés, au lieu de se voir grandir avec la croissance d'un suspense et l'imminence d'un final paroxystique. Cette linéarité narrative (seulement apparente, car on se doute bien que, forcément, une explosion se produira bientôt dans ce microcosme volcanique), provoque également une certaine difficulté pour entrer en empathie avec des personalités pour le moins rebutantes. Mais, très progressivement, au milieu des brutes épaisses, émergent des sensibilités inattendues, des âmes en souffrance qui laissent entrevoir le désespoir à travers la cuirasse qu'ils se sont forgée pour tenter d'éviter la désintégration. Et, parallèlement à cette évolution, se dessine, avec un vérisme de premier ordre, une peinture apocalyptique de ce milieu cauchemardesque qui, loin de permettre une réinsertion future des condamnés libérables, comme le souhaiterait l'humaniste McManus, enfonce définitivement chaque individualité dans une spirale infernale sans autre issue que la destruction de l'âme et du corps. Drogue, viols, manipulations de tous ordres, haines raciales, courses à la domination, tous les "vices" de la nature humaine sont exacerbés dans ce monde étouffant et clos d'où tout espoir est banni.  
 
   Une série difficile d'accès, mais contée de manière originale (les commentaires en voix off d'Augustus Hill (Harold Perrineau), philosophico-fatalistes et réalistes), qui provoque, sur le long terme, une addiction particulièrement intense !
   
Bernard Sellier