Doberman, film de Jan Kounen, commentaire

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Doberman,
     1997, 
 
de : Jan  Kounen, 
 
  avec : Vincent Cassel, Monica Bellucci, Tcheky Karyo, Antoine Basler, Romain Duris, François Levantal, Marc Duret, Dominique Bettenfeld, Stephane Metzger, Chick Ortega,
 
Musique : Brune, Schyzomaniac, Philippe Mallier, François Roy

   
 
Yann Le Pentrec, dit "Dobermann" (Vincent Cassel) organise avec son équipe de choc, Jean-Claude Ayache "Moustique" (Antoine Basler), Jacky Sueur "Pitbull" (Chick Ortega), Elie Frossard "l'abbé" (Dominique Bettenfeld), Manu (Romain Duris), et son amie Nathalie (Monica Bellucci), des casses de banques particulièrement violents. La police représentée par l'inspecteur Baumann (Marc Duret) est impuissante à enrayer cette vague criminelle. Mais dans les rangs de la flicaille, il y a un certain Sauveur Cristini (Tcheky Karyo) qui s'est juré d'avoir les têtes du gang... 
 
 Lorsque le spectateur se trouve face à une oeuvre manifestement dopée aux amphétamines, qui ferait presque passer les films de Tarentino pour des créations pondues sous camomille, il est forcément interpellé au plus profond de ses tripes, ne serait-ce que pour la sauvagerie apparemment gratuite qui se développe sous ses yeux. Bien sûr, l'ensemble se tient à mi-chemin de la réalité physique et du monde virtuel des bandes dessinées, où tous les délires sont permis. La caricature outrée des personnages, dont pas un, exception faite, peut-être de Baumann, le flic "normal", n'échappe à l'hystérie déjantée, le montage à la hache, la musique psychédélique, les actions primaires, tout cela nous envoie dans un univers virtuel que certains esprits un peu limités auraient tendance à prendre pour la réalité. Entre "Dobermann", en fin de compte presque le moins délirant, "l'abbé", "Pitbull", "Moustique", le travesti Olivier-Sonia (Stéphane Metzger), une Nathalie aussi muette que siphonnée, et surtout un Tcheky Karyo au look et pulsions ravageurs, on ne sait plus trop où découvrir une once de normalité dans ce foutoir aussi agité que bruyant. 
 
  Pour son premier long métrage, il ne fait aucun doute que Jan Kounen frappait un coup de gong à faire péter les tympans et la raison, en brandissant un savoir faire tech nique indéniable. Pourtant, plus encore que cette hystérie cauchemardesque, traumatisante, mais finalement très oubliable une fois le choc passé, c'est un mystère intrigant qui s'installe dans le cerveau du spectateur : comment le réalisateur, passionné, il est vrai par le contact avec les mondes invisibles ("D'autres mondes"), a-t-il pu, à moins d'avoir reçu une illumination soudaine, consacrer un documentaire "Darshan, l'étreinte", à Amma, symbole de l'Amour spirituel inconditionnel ?...
   
Bernard Sellier