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Don Jon,
      2013, 
 
de : Joseph  Gordon-Levitt, 
 
  avec : Joseph Gordon-Levitt, Scarlett Johansson, Julianne Moore, Tony Danza, Brie Larson, Rob Brown,
 
Musique :   Nathan Johnson

 
   
Jon (Joseph Gordon-Levitt) est un obsédé du sexe. Non seulement de manière naturelle, en multipliant les conquêtes d'une nuit, mais également en consommant une quantité astronomique de films porno. Il fait un jour la connaissance d'une "bombe", en la personne de Barbara (Scarlett Johansson). Bien qu'elle se refuse le premier soir, il n'en poursuit pas moins sa pression... 

    Acteur charismatique ("Mysterious skin", "Inception"), Joseph Gordon-Levitt coiffe ici conjointement celles de scénariste et de réalisateur. Sur un sujet pas vraiment original, mais profondément enraciné dans la société nouvelle issue de la dernière décennie du vingtième siècle, il brode une observation crue, franche, sensible et libre d'une personnalité a priori antipathique, dont la principale pathologie est d'ignorer la voie qui mène au véritable plaisir. On pourrait même dire "bonheur", puisque grâce à l'intervention d'une Julianne Moore toujours délicieuse et racée, Jon va découvrir que le bonheur solitaire, certes excitant sur le plan personnel physique, ne peut atteindre celui qui se fonde dans l'union réelle. Il s'agit en fait du premier pas vers ce qui, sur le plan terrestre, signe la communion ultime, à savoir l'extase tantrique. Conduit avec brio, sans emphase ni complaisance, le récit souffre tout de même d'une répétitivité voulue mais un peu élémentaire, dont les scènes, contrairement à la psychologie de Jon, n'évoluent quasiment pas, ou si peu. Ainsi que de quelques facilités qui ne sont cependant pas sans générer une euphorie certaine (la famille rase bitume de Jon, avec une soeur qui sort tout de même finalement cinq secondes de son téléphone portable pour proférer une remarque intelligente, ainsi que la confession suivie sempiternellement de la ridiculissime pénitence, ou encore Jon récitant ses pater et ave en faisant des haltères). Mais ce qui ressort avant tout de cette comédie, c'est l'énergie juvénile que dispense l'acteur. Elle permet de ne pas s'appesantir trop sur la superficialité d'un scénario faussement provocateur et un tantinet simpliste.
   
Bernard Sellier