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The dream catcher,
      1999, 
 
de : Edward A.  Radtke, 
 
  avec : Maurice Compte, Paddy Connor, Jeanne Heaton, Joseph Arthur, Patrick Shining Elk,
 
Musique : Georgiana Gomez


   
Freddy (Maurice Compte) a quitté Rhea, enceinte, pour partir sur les routes américaines à la recherche de son père qui vient d'être libéré de prison, à Oklahoma city. Il fait la connaissance d'un gamin turbulent, Albert (Paddy Connor), qui s'est échappé de son centre de redressement. L'adolescent s'accroche à son nouvel "ami" et n'a qu'une idée en tête : rejoindre sa mère, Sandra, qui habite Reno. Tous deux font de l'auto stop et multiplient rencontres, petites aventures et menus larcins... 
 
   Ce "road movie" est mené avec lenteur, sans véritablement de but, sinon les rêves de ces deux jeunes gens, en quête de leurs racines, aussi pitoyables l'une que l'autre. Si le spectateur reste à la surface de cet apprentissage de l'acceptation du vide parental, il s'ennuiera et peut-être déclarera forfait en chemin. Pour celui qui entrera dans l'intimité de ce drame et de ses protagonistes, ce film sera un grand moment.  
 
   A l'aide de tout petits riens, de rencontres fortuites, de personnages ordinaires, que l'on ne voit, pour certains, que quelques minutes, l'auteur parvient à créer une atmosphère dense, dans laquelle la souffrance est constamment palpable. L'absence totale d'esbroufe, l'authenticité, la sincérité, et surtout la présence charismatique de deux acteurs exceptionnels, font que l'on s'attache à ces deux errants qui tentent de remplir leur vide intérieur par des rêves auxquels eux-mêmes ne croient sans doute pas vraiment. Maurice Compte, qui, dans certains plans, semble être le sosie de James Caviezel, est une révélation majeure. Il semble porter toute la détresse du monde sur ses épaules voûtées et son visage trahit une désespérance poignante, sans avoir besoin de rajouter le moindre effet superficiel, dans une sobriété concentrée hautement éloquente. Quant à Albert et sa voix de crécelle, il campe avec une véracité étonnante ce délinquant programmé, totalement inconscient de ses actes irréfléchis.  
 
   C'est le cœur véritablement serré que l'on assiste à la fin de cette quête de l'impossible bonheur, et au retour résigné à la case départ.  
 
  N.B. : A ne pas confondre avec le pitoyable "Dreamcatcher" de Lawrence Kasdan...
   
Bernard Sellier