L'Elite de Brooklyn, film de Antoine Fuqua, commentaire

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L'élite de Brooklyn,
     (Brooklyn finest),       2009 
 
de :  Antoine  Fuqua, 
 
  avec : Richard Gere, Don Cheadle, Wesley Snipes, Ethan Hawke, Vincent d'Onofrio, Ellen Barkin, Lili Taylor,
 
Musique : Marcelo Zarvos

 
   
Quelques jours dans la vie de flics affectés à un quartier particulièrement violent de New York. Eddie (Richard Gere) est à une semaine de la retraite. L'unique préoccupation de Sal (Ethan Hawke), dont la femme, enceinte de jumeaux, souffre d'asthme, est de trouver par n'importe quel moyen l'argent nécessaire à une déménagement. Tango (Don Cheadle) n'en peut plus de sa mission d'infiltration dans un gang spécialiste du trafic de drogue... 
 
   Depuis le magistral "Training Day", il est clair qu'Antoine Fuqua est attiré par le parcours de personnalités marginales et perturbées. Dans le cas présent, il est manifestement à son affaire ! De Sal, entraîné sans rémission possible dans une spirale infernale, jusqu'à Eddie, suicidaire désabusé, en passant par Tango, perdu dans sa situation schizophrénique, ou encore l'agent Smith (Ellen Barkin), aussi avenante qu'un dogue enragé, il est quasiment impossible de trouver l'ombre d'une étincelle susceptible de générer un atome de sympathie pour l'un des personnages de ce polar intégralement sombre, voire désespéré. Dont le déroulement, qui plus est, est majoritairement nocturne ! L'adoption d'un récit éclaté, à la façon de Alejandro González Iñárritu, ne facilite pas non plus l'implication du spectateur dans ce drame à multiples facettes remarquablement interprété, même s'il est possible de trouver qu'Ethan Hawke en fait un peu beaucoup dans son registre. L'émotion n'affleure que très subrepticement et le dénouement, mi figue mi raisin, laisse un goût plus qu'amer. Au bout du compte, on retiendra surtout une réussite indéniable dans la peinture crépusculaire d'un monde pourri jusqu'à la moelle par l'argent et la drogue.
   
Bernard Sellier