Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

Une enfance,
      2015,  
 
de : Philippe  Claudel, 
 
  avec : Pierre Deladonchamps, Alexi Mathieu, Angelica Sarre, Jules Gauzelin, Catherine Matisse, Lola Dubois, Patrick d'Assumçao,
 
Musique : --

 
   
Pris (Angelica Sarre), mère célibataire de deux enfants, Jimmy (Alexi Mathieu) et Kevin (Jules Gauzelin), vit avec un marginal, Duke (Pierre Deladonchamps), qui passe son temps à picoler et à la tabasser. Les deux gamins tentent de survivre tant bien que mal dans une atmosphère étouffante et mortifère... 
 
   Le moins qu'on puisse dire est que le réalisateur scénariste ne fait pas dans la demi mesure ! Dès les premières images, le scénario pose ses bases plombées avec une véritable caricature du beauf raz de plafond, dépourvu du moindre neurone, totalement déjanté, en la personne de Duke. C'est donc à une chronique foncièrement et délibérément misérabiliste que nous assistons. Pris, radicalement écrasée par la violence de son conjoint, incapable de manifester son individualité, n'est guère plus scintillante, malgré quelques bouffées ponctuelles de tendresse envers ses rejetons. L'ennnui est que la chronique capitalise sur ses gros sabots de départ et se contente de dérouler ses scènes plus ou moins attendues, ponctuées de banalités et d'éructations volontairement vulgaires, sans évolution réelle, sans progression dramatique ni innovation narrative. Quant aux chansons anglaises qui parsèment le récit, elles arrivent comme des cheveux incongrus sur une soupe très épaisse. Mais il y a tout de même une source de satisfaction dans cette enfance plus que sombre, à savoir les deux gamins qui se révèlent exceptionnels de naturel. Pierre Deladonchamps, méconnaissable, très éloigné ici de son rôle introverti dans la série "Trepalium", se contente de composer une brute épaisse avec tout ce que cela sous-entend de facilités gueulardes. Il est regrettable que l'histoire ait chaussé des sabots aussi lourdauds, car la personnalité de Jimmy, empreinte de sensibilité, méritait un écrin plus subtil.
   
Bernard Sellier