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Ennemis rapprochés,
     (The devil's own),       1997, 
 
de : Alan J.  Pakula, 
 
  avec : Harrison Ford, Brad Pitt, Margaret Colin, Ruben Blades, Mitch Ryan, Treat Williams,
 
Musique : James Horner


   
1972 en Irlande du Nord. Le père du jeune Frankie, sympathisant de l'IRA, est abattu chez lui par un tueur masqué. Vingt ans plus tard, Frankie (Brad Pitt) est devenu un redoutable membre de l'armée indépendantiste, responsable de la mort de nombreux policiers et soldats. Il réussit à échapper à une embuscade tendue par les Britanniques et s'enfuit aux Etats-Unis, afin de collecter des fonds pour acheter des missiles. Accueilli à l'aéroport par le vieux Juge Fitzsimmons (George Hearn), il est logé chez une connaissance de celui-ci, le sergent Tom O'Meara (Harrison Ford). Tom est marié à Sheila (Margaret Colin) et est père de trois fillettes. Tout en faisant croire qu'il travaille sur un chantier de construction, Frankie, qui se fait appeler Henri, contacte les Irlandais afin de rassembler les fonds et organiser le transfert des armes... 
 
   Ce film est un peu à l'image du précédent de Alan J. Pakula : "L'Affaire Pélican" : propre, bien fait, mais ne provoquant jamais l'envoûtement. Ici, nous avons de bons et charismatiques acteurs, un scénario intéressant (le titre original : "le propre de Diable" est beaucoup plus ambigu), une mise en situation des personnages qui pourrait être vaguement cornélienne, une légère réflexion sur le bien-fondé de la vengeance, sur les liens du sang, sur les choix de vie. Pourtant, l'oeuvre demeure globalement au niveau simpliste d'un drame policier tricoté sur fond d'amitié impossible. La construction est classique, sans grandes surprises, se contentant d'évoquer avec une certaine sensibilité les états d'âme des deux personnages principaux. O'Meara est un flic intègre, calme, qui, pour la première fois s'entend faire un faux témoignage. Frankie est une bête sauvage qui a bétonné sa conscience mais n'en éprouve pas moins une inclination certaine pour ce qu'il voit chez son hôte, et ne connaîtra jamais, à savoir une famille unie.  
 
   Malgré quelques moments qui ressemblent à du remplissage, et un soufflé qui a une certaine propension à retomber, le film se laisse voir avec intérêt et a l'intelligence de se clore sur un final intimiste sobre.
   
Bernard Sellier