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Epitafios,
       Saison 1,     2004, 
 
de : Alberto  Lecchi, Jorge  Nisco, 
 
  avec : Julio Chavez, Paola Krum, Cecilia Roth, Antonio Birabent, Villanueva Cosse, Rafael Ferro, Luis Luque, Lito Cruz,
 
Musique : Ivan Wyszogrod


   
Ne pas lire avant d'avoir vu la série

   
Le cadavre d'un homme découpé en morceaux est retrouvé dans une villa abandonnée. Très vite le commissaire Benitez (Lito Cruz) s'aperçoit qu'il s'agit de Santiago Peñalver (Luis Machin), qui, quelques années plus tôt, avait pris en otage quatre étudiants d'un collège. Malgré, ou plutôt à cause de l'intervention ratée d'un policier, Renzo Marquez (Julio Chavez), les quatre jeunes gens avaient péri carbonisés. L'assassin a manifestement décidé de supprimer tous ceux qui avaient participé à la tentative de libération des otages. En particulier les deux policiers, Benitez et Renzo, devenu chauffeur de taxi, ainsi qu'une psychologue qui suivait Santiago, Laura Santini (Paola Krum). De retour à son domicile, Benitez est agressé par deux molosses. Renzo souhaite participer à l'enquête, mais le commissaire Jimenez (Luis Luque) n'est guère favorable à la réinsertion de l'ancien flic, dépressif et traumatisé par son échec... 
 
   Treize épisodes pour venir à bout d'un tueur en série particulièrement machiavélique... Cela pourrait paraître beaucoup si la crainte d'assister à une répétitivité menaçante se manifestait. Or il faut bien reconnaître que, malgré l'abondance de cadavres en tous genres, malgré l'aisance improbable avec laquelle le tueur échappe à chaque piège, le scénario parvient à créer une angoisse profonde qui se renouvelle efficacement au fil de chaque épisode meurtrier. Jouant sur la noirceur façon "Seven", les créateurs ont habilement mélangé le thriller basique avec divers ingrédients psychologico-mystiques, donnant naissance à une oeuvre qui, sans être particulièrement originale, sait tenir en haleine le spectateur, tant sur le plan purement policier que sur le plan des rapports humains. Bien sûr, quelques passages pourraient prêter à sourire ( si le fond ne se révélait pas aussi dramatique ), lorsque l'on assiste médusés à la nullité incroyable de certains flics, ou lorsque l'artificiel surnage de manière un peu trop ostensible. Bien sûr, les personnages principaux sont relativement quelconques. Si Renzo parvient à imposer son personnage torturé sur la longueur du récit, celui de Laura demeure étrangement pâle et bien peu crédible pour une psychanalyste. Mais, grâce à une imagination extraordinairement fertile dans le sordide et l'horrible, grâce à l'intervention de protagonistes hors du commun ( un Bruno Costas envoûté par la musique de "Carmen" ou encore une Marina Segal (Cecilia Roth) pour le moins originale ), cette suite, qui de plus se clôt sur un final aussi poignant qu'original, laissera sans nul doute une empreinte mémorable parmi les thrillers horrifiques.
   
Bernard Sellier