Kate Coleman (Vera Farmiga) vit avec son mari John (Peter Sarsgaard) ainsi que ses deux enfants, Daniel (Jimmy Bennett) et Maxine (Aryana Engineer) dans une grande maison au milieu des bois. Ayant perdu à la naissance son troisième enfant, elle souhaite adopter une orpheline. C'est ainsi que la jeune Esther (Isabelle Fuhrmann) intègre la luxueuse demeure des Coleman...
Dans ce type d'œuvre, le processus narratif ne présente en général guère de surprises. Nous avons à l'origine un être en apparence angélique, qui, progressivement, va se métamorphoser en un démon sanguinaire. Tout l'art du scénariste et du réalisateur consiste donc à orchestrer, avec le plus de maestria possible, les débordements de plus en plus violents qui vont jaillir de l'esprit dérangé de l'héroïne. En l'occurrence, la réussite est manifeste et le résultat tout à fait flippant. Tout d'abord par le choix d'une enfant aussi adorable que cultivée et savamment manipulatrice, jouée à la perfection par Isabelle Fuhrmann. Le malaise est, dans ce cas, d'emblée plus intense que lorsque nous avons affaire à un personnage du style Annie Wilkes dans Misery. Mais aussi par l'enchaînement des événements qui, s'ils ne sont pas en eux-mêmes très originaux ou novateurs (menaces, agressions, mise à nu des tensions au sein du couple...), provoquent néanmoins de très efficaces montées d'adrénaline. Et le dénouement a le bon goût, si l'on peut dire, de ne pas verser, comme c'est trop souvent le cas, dans une surenchère ridicule. Il est d'autant plus facile, alors, de passer sur les petites facilités scénaristiques qui s'affichent ponctuellement.