Paul Sheldon (James Caan) est un écrivain à succès. Sa saga de "Misery" se vend à des centaines de milliers d'exemplaires. Pour terminer son dernier ouvrage, il s'est retiré dans un coin perdu du Colorado. Il descend un jour à la ville pour envoyer son manuscrit, mais un violent blizzard souffle, la route est enneigée, et sa voiture finit dans les bois en contrebas de la route. Il est sauvé par une infirmière, Annie Wilkes (Kathy Bates), admiratrice fanatique de son personnage romanesque. Elle le soigne avec amour et demande s'il lui est possible de lire la dernière aventure. C'est alors que les gros ennuis commencent pour Paul...
Tirée d'un roman de Stephen King, cette dramatique aventure ne fait appel à aucune créature fantastique ou pouvoirs paranormaux, style "Carrie", "Dead zone" ou encore le génial "La ligne verte". Elle n'en est pas moins impressionnante et anxiogène, sans atteindre, toutefois, le sommet de "Shining", ou de "Dolores Claiborne", du même auteur. Peu de personnages (si l'on excepte les quelques minutes où intervient le shérif Buster (Richard Farnsworth), tout se passe entre Paul et Annie) ; un décor quasiment unique (la maison de l'infirmière) ; une unité d'action absolue. Nous sommes pour ainsi dire dans une tragédie classique.
Annie, engloutie dans un délire paranoïaque, mêlant sourires glaçants et menaces infernales, est assurément plus angoissante que tous les "Alien" baveux du monde fantastique ! La gradation dans l'installation de l'aliénation est constante, débutant dans le comique (Annie dormant avec son ours en peluche, le cochon auquel a été attribué le nom de "Misery") pour finir en apothéose dans l'obsession d'une mission divinement inspirée qui rejoint directement les "purifications" de l'Inquisition du Moyen-Age.
Kathie Bates n'a assurément pas volé l'Oscar qui lui a été attribué !