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Everest,
       2015,  
 
de : Baltasar  Kormakur, 
 
  avec : Jason Clarke, Ang Phula Sherpa, Thomas M. Wright, Martin Henderson, Chris Reilly, John Hawkes, Keira Knightley, Josh Brolin,
 
Musique : Dario Marianelli

 
   
Mars 1996. De nombreux groupes d'alpinistes se retrouvent au camp de base de l'Everest à 5364 m d'altitude. En particulier l'équipe dirigée par Rob Hall (Jason Clarke), qui a laissé sa femme enceinte pour mener les riches adeptes de la montagne vers le mythique sommet. Parmi eux, Doug Hansen (John Hawkes), Andy Harris (Martin Henderson), et le Texan pur jus Beck Weathers (Josh Brolin). L'ascension ultime est programmée pour le 10 mai. En attendant, un entraînement éprouvant commence... 
 
   Le film relate le drame réellement vécu par les divers protagonistes, dont un certain nombre ne sont jamais revenus. Tout comme c'était le cas des "Survivants", il est donc particulièrement émouvant de voir, avant le générique final, les personnes qui ont été directement ou indirectement victimes de cette aventure cauchemardesque (en particulier la jeune Sarah, âgée au moment du tournage de 19 ans, fille de Rob et de sa femme Jan (Keira Knightley). Mais cette fugace évocation ultime demeure profondément empreinte de pudeur, et c'est cette qualité qui domine toute l'oeuvre. Le spectaculaire, facile à privilégier dans ce type d'épreuve, n'est jamais mis en exergue. Ce qui n'empêche nullement le spectateur de vivre au coeur de ses tripes les souffrances qui accablent les alpinistes. Risques d'oedèmes cérébral et pulmonaire, manque d'oxygène, froid intense, orages soudains, tempêtes dévastatrices... Et, bien sûr, élément incontournable des sports extrêmes, l'ego, qui pousse le corps à visiter ses ultimes ressources pour être capable de dire "je l'ai vaincu" ! Mais, et c'est là une grande qualité du film, le récit ne s'appesantit jamais sur les inévitables rivalités, sur les aspects négatifs de la conquête de l'impossible. Il se contente de suivre au plus près les hommes et les femmes, de partager avec respect et compassion les tortures physiques et les déchirements émotionnels. C'est dans cette sensibilité discrète, tout autant que dans sa grandiose retranscription de l'aventure, qu'il est un grand film.
   
Bernard Sellier