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Frenzy,
     1972, 
 
de : Alfred  Hitchcock, 
 
  avec : Jon Finch, Alec McCowen, Barry Foster, Anna Massey, Billy Whitelaw, John Boxer, Michael Bates,
 
Musique : Ron Goodwin

  
   
Richard Ian Blaney (Jon Finch), autrefois chef d'excadrille et héros de guerre, est aujourd'hui tombé bien bas. Divorcé depuis deux ans d'avec Brenda Margaret (Barbara Leigh-Hunt), qui dirige une agence matrimoniale, il vivote en tant que serveur dans le bar de Forsythe (Bernard Cribbins). Mais il se fait mettre à la porte. Il passe une soirée avec son ex-femme, mais un esclandre, dû à son état d'ébriété, est évité de peu dans le restaurant où ils dînent. Aussi, lorsque Brenda est retrouvée assassinée, le lendemain, par le tueur en série qui étrangle ses victimes avec une cravate, Richard est-il le coupable tout désigné. D'autant plus que son amie du moment, Barbara Jane ('Babs') Milligan (Anna Massey), est, elle aussi, retrouvée étranglée. Désemparé, Blaney demande asile à son ami Robert Rusk (Barry Foster). Mais ce dernier s'empresse de le livrer à la police... 
 
   Avant dernier film du Maître Hitchcock. Pas l'un des plus passionnants, à mon goût. Il est possible de retrouver, par moments, la patte du réalisateur, mais cette histoire très bavarde et d'une logique plus que bâtarde, se révèle finalement assez ennuyeuse, tant on a envie parfois d'accélérer la cadence pour sortir des longueurs humoristico-didactiques. La vraisemblance n'a jamais été la marque distinctive des oeuvres hitchcockiennes. Il ne faut pas non plus la chercher ici. L'inspecteur Oxford (Alec McCowen) commence son enquête après la condamnation du prétendu coupable, et retrouve dans un restaurant routier une brosse à vêtements qui comporte des traces remontant à plusieurs mois ! C'est plus fort que Columbo ! A moins que, contrairement à la justice française, celle des Grands Bretons soit supersonique ! L'humour léger, lui, se situe au niveau d'une satire, assez croustillante, il faut le dire, de la cuisine européenne, consciencieusement étudiée par l'épouse du policier, afin de surprendre son cher époux. Quant à l'humour noir, il est également présent, le réalisateur se plaisant à jouer avec le macabre (le parcours dans le camion de pommes de terre...). A chacun d'apprécier plus ou moins les choix retenus ici. Le suspense est plus que lâche, tant le spectateur est habitué aux procédés qui ont trouvé leur apothéose dans "Le crime était presque parfait". Les acteurs sont délicieusement anglais, mais font grandement regretter le temps béni d'Ingrid Bergman, de Grace Kelly ou de James Stewart ! Pour se distraire un jour de pluie, en se transportant gratuitement dans la capitale londonienne...
   
Bernard Sellier