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The gingerbread man,
      1998, 
 
de : Robert  Altman, 
 
  avec : Kenneth Branagh, Robert Downey Jr., Robert Duvall, Embeth Davidtz, Jesse James, Daryl Hannah, Famke Janssen, Tom Berenger,
 
Musique : Mark Isham

  
   
Rick Magruder (Kenneth Branagh) est un brillant avocat de Savannah. Sa vie familiale est en revanche moins florissante, puisque son épouse Leanne (Famke Janssen) vit avec un autre avocat, Carl Alden (Clyde Hayes) et demande le divorce. A la fin d'une petite fête organisée en l'honneur d'une victoire inattendue de Rick, celui-ci raccompagne chez elle une serveuse, Mallory Doss (Embeth Davidtz), qui vient de se faire voler sa voiture. Ils passent la nuit ensemble. Le lendemain, lorsque Rick arrive au domicile de la jeune femme, il trouve son chat pendu. Le responsable semble être le propre père de Mallory, Dixon (Robert Duvall)... 
 
   La surprise de ce film ne vient pas tant de l'histoire en elle-même, mais du nom de Robert Altman comme réalisateur. On aurait en effet pu attendre de sa part quelque chose de plus personnel et créatif, que cette aventure relativement prenante, mais sans véritable originalité. Le récit est une sorte de condensé entre les thrillers du genre "Les nerfs à vif", ou "Ricochet", avec psychopate aussi teigneux que vindicatif, et les drames intimistes moites, du type "Sang chaud pour meurtre de sang-froid". L'atmosphère glauque, pluvieuse à souhait, nocturne, moite, du sud profond est assez bien rendue, formant un écrin qui ajoute sa lourdeur à une galerie de personnages inquiétants et manipulateurs. Une brochette de comédiens impressionnante, comme souvent chez Altman, apporte ses dorures à une suite de séquences sinistres, mais ne parvient tout de même pas à élever l'ensemble au-dessus d'un polar conventionnel, muni de son lot de fausses pistes ou de poussées d'adrénaline. L'agencement final des pièces du puzzle laisse quelques zones passablement nébuleuses, et le dénouement se révèle tout à la fois laborieux, fade, pour ne pas dire quelconque. Les personnages sont suffisamment crédibles pour que le spectateur conserve tout au long de l'histoire, aux péripéties parfois téléphonées, un regard attendri sur leurs troubles, et le réalisateur nous gratifie d'un trio féminin au charme magnétique. Insuffisant malgré tout pour laisser un souvenir impérissable !
   
Bernard Sellier