La grande menace, film de Jack Gold, commentaire

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La grande menace,
       (The medusa touch),      1978, 
 
de : Jack  Gold, 
 
  avec : Richard Burton, Lino Ventura, Lee Remick, Harry Andrews, Alan Badel, Derek Jacobi, Michael Hordern, Gordon Jackson,
 
Musique : Michael J. Lewis

 
   
John Morlar (Richard Burton), un écrivain célèbre aux idées controversées, est agressé à son domicile londonien et laissé pour mort. Lorsque l'inspecteur Brunel (Lino Ventura) arrive sur les lieux en compagnie de son collègue Duff (Michael Byrne), il croit d'ailleurs avoir affaire à un cadavre. Mais, soudain, le "défunt" donne un faible signe de vie. Transporté à l'hopital, il demeure dans le coma mais son activité cérébrale s'amplifie. Brunel prend contact avec le docteur Zonfeld (Lee Remick), psychiatre, qui était la seule à connaître le psychisme perturbé de Morlar. Celui-ci était persuadé qu'il avait le pouvoir de provoquer des catastrophes... 
 
   Jack Gold a touné plus de quarante-cinq oeuvres, dont 95 % pour la télévision, et n'a pas laissé une grande marque dans le cinéma, avec les 5 % restants. Pourtant, ce film est tout à fait intéressant et mérite d'être connu. Outre le fait, anecdotique, que Lino Ventura campe un Inspecteur français détaché à Londres tandis que l'un de ses homologues britanniques est envoyé à Paris, histoire de tester les déficiences mutuelles des polices, l'intrigue repose sur une base originale et sur l'un des sujets les plus passionnants qui soient : le pouvoir de la pensée. Sans verser dans le sensationnel ou le spectaculaire (encore que le final dans la cathédrale ne manque pas de puissance), le réalisateur s'attache principalement à l'individualité énigmatique de Morlar, mi-ange, mi-démon, obsédé par la passivité d'un Dieu qui laisse ses créatures détruire le monde terrestre. Sans doute peut-on reprocher à l'ensemble d'être un peu trop classique et sage. Il n'en demeure pas moins que le suspense est assez habilement entretenu, et que Richard Burton habille son personnage d'une intensité convaincante. C'est, certes, dans le genre catastrophique, moins envoûtant que "La Tour infernale", mais l'oeuvre mérite plus qu'un détour !
   
Bernard Sellier