La grande muraille, film de Zhang Yimou, commentaire

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La grande muraille,
     (The great wall),       2016, 
 
de : Zhang  Yimou, 
 
  avec : Matt Damon, Tian Jing, Willem Dafoe, Pedro Pascal, Andy Lau, Pedro Pascal, Kenny Lin, Eddie Peng, Karry Wang,
 
Musique : Ramin Djawadi


   
Dans des temps reculés, deux guerriers occidentaux, William Garin (Matt Damon), et Tovar (Pedro Pascal), se sont introduits en Chine, dans le but de connaître le secret d'une mystérieuse poudre noire. Mais ils sont capturés par les soldats qui gardent la Grande Muraille. Mais une attaque contre celle-ci redistribue les cartes... 
 
   Inutile de préciser qu'avec les Chinois, et Zhang Yimou en particulier ( "Le secret des poignards volants", "La cité interdite" ), il faut s'attendre à du virevoltant, du grandiose, et du spectaculaire. Et, sur ce plan-là, le spectateur ne sera pas déçu ! Des étendues immenses et colorées, un décor colossal, des milliers de guerriers, des myriades d'assaillants, et, surtout, des scènes mémorables qui laissent pantois ( les femmes soldats se lançant dans le vide, les cisailles gigantesques jaillies des murailles, l'assaut des bestioles, le combat à bord des ballons... ). Le tout dans une esthétique vivement colorée qui inonde les yeux. Pas de doute, les centaines de milliers de dollars de la production ont été utilisés pour en jeter plein la vue et donner à cette fresque imaginaire une ampleur incontestable. Si l'on ajoute à cela un sens épique qui souffle par vagues ponctuelles, on ne peut que sortir de ce spectacle passablement sonné. 
 
   Les problèmes, car il y en a plusieurs ici tout comme il y en existait dans les créations précédentes du réalisateur, c'est que l'on reste perplexe devant cette débauche d'effets spéciaux, certes globalement très réussis, mais plaqués artificiellement sur une histoire à dormir debout, convoquant des hordes de bestiaux primaires qui laissent consternés aussi bien le spectateur un tant soit peu exigeant que les acteurs eux-mêmes. Le film étant relativement court pour une oeuvre qui se veut épique, et les scènes d'action occupant les quatre cinquièmes de l'espace, il ne reste qu'une bien maigre place pour une quelconque caractérisation des personnages, en l'occurence particulièrement indigents. Matt Damon semble assez peu concerné par les événements, ce que l'on comprend d'ailleurs, et c'est la prestance d'une inattendue 'général' Lin Mae (Tian Jing), charismatique à souhait, qui reste dans la mémoire. 
 
   C'est finalement la même impression qui jaillit à la fin de cette création, comme c'était déjà le cas pour "Le secret des poignards volants" : 'Tout ça pour ça" !...
   
Bernard Sellier