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Hannibal,
       Saison 2,      2014 
 
de : Bryan  Fuller, David  Slade..., 
 
avec : Mads Mikkelsen, Hugh Dancy, Caroline Dhavernas, Laurence Fishburne, Aaron Abrams, Hettienne Park, Scott Thompson,
 
Musique : Brian Reitzell


   
Saison 1

   
Ne pas lire avant d'avoir vu la saison

   Will Graham (Hugh Dancy), est enfermé à l'hôpital psychiatrique de Baltimore, accusé d'être l'auteur machiavélique de quatre assassinats. Il clame son innocence et accuse même le psychiatre Hannibal Lecter (Mads Mikkelsen) de l'avoir manipulé. Mais personne, pas même son chef, Jack Crawford (Laurence Fishburne), ne croit à son innocence... 
 
   Le spectateur se retrouve en terrain parfaitement connu depuis la saison précédente. Sans doute plus encore que dans cette dernière, il est manifeste ici que l'idée d'avoir associé la personnalité d'un tueur monstrueux avec celle d'un intellectuel esthète, amateur de bonne chère, d'élégance, et de musique classique (Chopin en particulier), est une réussite absolue. Il n'existe sûrement que bien peu d'oeuvres dont la charpente scénaristique aborde avec une précision, une subtilité, une intelligence et une acuité aussi confondantes, les frontières floues et mouvantes qui se tissent et se délitent perpétuellement entre états psychologiques "sains" et "pathologiques". Sur le plan psychologique, les jeux de manipulations perverses auxquels se livrent Hannibal et Will sont des plus captivants. 
 
   Cela dit, il n'en demeure pas moins que le récit s'étire beaucoup. Au fil des kilomètres de dialogues échangés entre patients et thérapeutes, (dans la pénombre, bien sûr !), l'impression pesante que les auteurs font monter le soufflé plus longtemps que raisonnable s'invite assez souvent. Sans compter que quelques fausses pistes ou rebondissements tirés par les cheveux (les preuves accablant Frédérick, par exemple), ont tendance à conforter le pectateur dans cette sensation. Et si le dénouement, provisoire, cela va de soi, ne manque pas de sauvagerie, une patience assidue aura été indispensable pour y parvenir. 
 
   Du très grand art, cela ne fait pas l'ombre d'un doute. Il est tout de même permis de s'interroger sur le devenir de ce parcours dans l'intimité d'Hannibal Lecter. Il serait regrettable que les auteurs jouent à fond la carte de la durée, car au rythme qui est privilégié ici, il n'est pas excessif d'envisager voir naître une vingtaine de saisons pour égrener tranquillement les délires d'Hannibal...

   
Bernard Sellier