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Hannibal,
       Saison 1,     2013 
 
de : Bryan  Fuller, David  Slade..., 
 
avec : Mads Mikkelsen, Hugh Dancy, Caroline Dhavernas, Laurence Fishburne, Aaron Abrams, Hettienne Park, Scott Thompson,
 
Musique : Brian Reitzell


   
Saison 2

   
Ne pas lire avant d'avoir vu la saison

   
Will Graham (Hugh Dancy), très perturbé psychologiquement, est réintégré comme agent spécial du FBI par son ancien chef, Jack Crawford (Laurence Fishburne), afin d'enquêter sur la disparition de huit jeunes filles en quelques mois. Deux psychiatres, Alana Bloom (Caroline Dhavernas) et Hannibal Lecter (Mads Mikkelsen), participent également à la traque, tout en surveillant le comportement de Will... 

   Un essai assez peu concluant avait déjà été tenté par Peter Webber ("Hannibal Lecter, les origines du mal"), d'explorer les prémisses de la folie meurtrière dont est atteint le célèbre personnage créé par Thomas Harris. C'est Bryan Fuller, créateur du décalé "Pushing Daisies", qui tente à nouveau l'expérience. Le résultat est à la fois fascinant, d'une richesse psychologique indéniable, et agaçant. 

   Fascinant, parce que, dans cette première saison, un équilibre précaire mais subtil est instauré entre diverses composantes. Un Will Graham hyper sensible, hyper imaginatif, parfois à la limite de l'autisme, qui voit peu à peu sa raison vaciller à force de plonger empathiquement dans l'esprit des criminels. Un Hannibal Lecter tout en nuances, entretenant avec Will une relation ambiguë. Plusieurs personnages annexes qui tissent une toile de fond nébuleuse dans un contexte particulièrement macabre. Une importance marquée de la suggestion. Une qualité narrative et visuelle incontestable. Et, globalement, une subtilité scénaristique qui fait apparaître "The Following", auquel la série a souvent été comparée, comme particulièrement primaire. Madds Mikkelsen incarne, avec une grâce glaçante, ce psychiatre gourmet, distingué, élégant, qui devient un miroir actif révélateur des mondes souterrains de ceux qu'il côtoie. 
Le résultat est agaçant aussi, parce que, outre une prédilection marquée pour l'horreur, la densité du récit se mérite, en raison d'une lenteur et d'une répétitivité pesantes (reflétée par le statisme du personnage de Jack Crawford, quasiment sans évolution entre le début et la fin), qui prennent parfois l'apparence d'un immobilisme embarrassé. Devant l'accumulation des psychopathes, de leurs imitateurs et des faux imitateurs, le spectateur finit quelquefois par perdre un peu le fil ténu et distendu qui serpente entre les différents épisodes. Quant au dénouement, provisoire, cela va de soi, il est d'une légèreté surprenante. 

   Une première partie riche en qualités, mais qui ne provoque pas une addiction immédiate, même si l'envie de voir le véritable Hannibal dans ses oeuvres n'est pas totalement absente...
   
Bernard Sellier