Harry Potter à l'école des Sorciers, film de Chris Columbus

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Harry Potter à l'école des sorciers,
    (H.P. and the sorcerer's stone),         2001, 
 
de : Chris  Columbus, 
 
  avec : Daniel Radcliffe, Emma Watson, Fiona Shaw, Robbie Coltrane, Richard Harris, Alan Rickman, Ian Hart, Rupert Grint, Tom Felton, Maggie Smith,
 
Musique : John Williams


   
Premier volet.

  Harry Potter (Daniel Radcliffe) a été confié, alors qu'il n'était qu'un bébé, à son oncle Vernon (Richard Griffiths) et à sa tante Petunia (Fiona Shaw), car ses parents sont morts. Il est donc élevé avec le fils du couple, Dudley (Harry Melling). Mais tandis que celui-ci, obèse et stupide, est considéré comme un roi, Harry se voit relégué au rang de domestique. Alors qu'il fête ses onze ans, une lettre arrive, l'informant qu'il est admis à l'école de Poudlard. Malgré l'opposition formelle de ses tuteurs, le jeune garçon intègre l'établissement. Car il vient d'apprendre de la bouche du messager, Hagrid (Robbie Coltrane), que, d'une part, il n'est pas un garçon ordinaire, mais le rejeton d'une famille de sorciers puissants et que, d'autre part, ses parents ont été assassinés par un magicien passé du côté de l'Ombre : Voldemort. Muni de son équipement spécial, Harry arrive donc dans la mystérieuse école, dirigée par le Professeur Dumbledore (Richard Harris)...  
 
   Dans ce premier volet des nombreuses aventures qui attendent le jeune apprenti sorcier, le spectateur fait connaissance avec les principaux personnages et pénètre dans le monde, plus que particulier, de ce collège hors du commun. Qui dit première année d'études, sous-entend forcément découverte et prise de contact. Une grande partie de l'histoire est consacrée à nombre de séquences anecdotiques, descriptives, mais toujours vivantes, ludiques, gorgées de merveilleux, qui n'ont pas de lien direct avec l'intrigue (cours de lévitation, de vol sur manche à balai, de baguette magique...). Le titre français, très général, induit d'ailleurs un peu en erreur, laissant ignorer que, malgré la légèreté de l'ensemble, un premier drame attend déjà le jeune écolier. Ce film, considéré comme relativement falot, depuis que les suites sont apparues, mérite pourtant d'être apprécié à sa juste valeur. S'il n'a pas le dramatisme de celles-ci, il installe, avec simplicité, efficacité, et une inventivité de tous les instants, le décor, tant physique que psychologique, dans lequel évolueront les jeunes recrues. Peintures vivantes, escaliers mobiles, oiseaux facteurs, miroirs magiques, monstres gardiens, licornes... il n'est quasiment pas une séquence qui ne réserve son lot de surprise, de surnaturel, d'humour. Mais cette pléthore, loin de faire sombrer les scènes dans le ridicule, contribue grandement à installer l'environnement dans une réalité qui sembait, a priori, impossible à créer.  
 
   Croquée avec une sobriété qui n'exclut nullement l'intensité, une galerie de figures hautes en couleurs s'étale devant nous : Hagrid, Dumbledore, Rogue (Alan Rickman), Quirinus Quirrell (Ian Hart), mais aussi les pré-adolescents : une Hermione dont la compétence se mêle à l'orgueil, un Ronald chez lequel se combattent peur et témérité, un Drago Malfoy (Tom Felton) particulièrement bien choisi pour incarner la malfaisance germinative, sans parler, bien sûr, de Harry Potter... Tous les ingrédients tragiques qui se développeront peu à peu sont déjà présents, même sous forme larvaire. L'aspect alerte, naïf, infantile, superficiel, que Chris Columbus (habitué, de fait, aux comédies simplistes, genre "Maman, j'ai raté l'avion", ou le sympathique "Madame Doubtfire"), réussit à faire vivre sans un temps mort, sait aussi s'effacer lorsque l'intrigue s'enfonce dans le sérieux ou l'inquiétant. Cela nous vaut de fort beaux moments, parmi lesquels se détache la partie d'échecs finale. L'ombre du Bien et du Mal plane sur tous les lieux et toutes les individualités. C'est à la fois jubilatoire et excitant.
   
Bernard Sellier