His house, film de Remi Weekes, commentaire

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His house,
     2021, 
 
de : Remi  Weekes, 
 
  avec : Sope Dirisu, Wunmi Mosaku, Malaika Wakoli-Abigaba, Matt Smith, Javier Botet, Vivienne Soan, 
 
Musique : Roque Baños


 
Originaires du Soudan sud, Bol Majur (Sope Dirisu) et sa femme Rial (Wunmi Mosaku) parviennent à Londres après avoir perdu leur fillette, Nyagak (Malaika Wakoli-Abigaba) durant la traversée. Ils sont logés provisoirement dans un logement insalubre. Très vite, des phénomènes étranges et inquiétants commencent à se manifester... 
 
 Au premier abord, nous avons sous les yeux une énième variation sur des fantômes et des zombies assez flippants, car un gros travail a été effectué sur les sons, les voix, les bruitages. Dans le logement qui leur a été attribué, Bol et Rial sont sujets à des hallucinations qui se mêlent intimement à leur vécu réel. Dans ce registre socio-horrifique, genre «Get out», la réussite est au rendez-vous car certaines scènes, bien que classiques dans leur essence, sont pleinement réussies. Mais le film dépasse le simple exercice de terreur pure pour ancrer l'histoire intimiste des deux personnages dans la grande histoire, celle qui voit se développer à l'infini les guerres menées dans nombre de pays d'Afrique. Dès lors, s'entremêlent le drame des migrants qui affrontent en permanence la mort, que ce soit sur terre ou sur mer, la sorcellerie, les croyances magiques, une culture très typée, les visions toxiques, les culpabilisations, voire des possibilités de troubles mentaux. Cette intégration d'évènements surnaturels dans un vécu atrocement réel permet à l'œuvre de transcender son statut apparent de film d'épouvante. Cela dit, il est tout de même permis de rester assez perplexe devant l'ensemble. Tout d'abord  parce que le récit se clôt soudain de manière aussi radicale que lumineusement artificielle, et ensuite parce qu'il existe en permanence un flou et une répétitivité qui empêchent le drame d'enfler jusqu'à un paroxysme attendu. Les deux acteurs, en particulier Sope Dirisu, sont tout à fait convaincants. 
   
Bernard Sellier