La première ministre britannique, Abigail Dalton (Suranne Jones), apprend que son mari, Alex Anderson (Ashley Thomas), médecin humanitaire, a été kidnappé avec trois de ses collègues en Guyane française. Les ravisseurs demandent la démission d'Abigail. Celle-ci tente d'obtenir une aide militaire de la présidente française, Vivienne Toussaint (Julie Delpy), alors en visite en Grande Bretagne, mais celle-ci refuse, étant à son tour victime d'un chantage...
Une série courte (cinq épisodes seulement), mais qui offre une belle palette d'émotions et de suspense, même si la construction générale, fondée sur les manipulations, les menaces, les secrets inavouables, n'est pas d'une originalité folle. Mais dans ce genre de série, depuis que 24 heures a dessiné un nouveau standard il y a vingt-cinq ans de cela, l'accent est mis sur la tension dramatique et sur l'intensité des dilemmes à résoudre, et, dans le cas présent, le spectateur est assez bien servi. Les personnages sont charismatiques, bien campés, la construction solide, les rebondissements judicieux. Seule manque une certaine finesse dans les relations entre les deux gouvernantes, et donc un haut niveau de crédibilité, mais ce n'est pas rédhibitoire étant donné que la priorité est donnée aux évènements tragiques dont le traitement nécessite réactivité et efficacité. Suranne Jones se montre très convaincante dans la peau de cette politicienne déchirée entre les élans du cœur et ceux de la raison d'état. Les deux derniers épisodes ne manquent pas d'intensité. La conclusion se complaît hélas dans un optimisme bien en décalage avec ce que nous voyons actuellement aussi bien en Grande Bretagne qu'en France et dans certains pays européens. Dire la vérité à la population parce qu'elle le mérite est certes un objectif noble, mais il est particulièrement mis à mal dans la période que nous vivons. L'une des (bonnes) singularités de cette série est de placer les femmes dans une position prépondérante, et, de ce fait, de réduire la grande majorité des personnages masculins à des figures secondaires. C'est particulièrement le cas pour Alex, qui traverse l'aventure en quasi marionnette, mais aussi de Matheo Lewis (Corey Mylchreest), fils du mari de la présidente française.