24 heures, Saison 1, de Rodney Charters, Jon Cassar, commentaire

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24 heures,
      Saison 1,             2001 
 
de : Rodney  Charters, Jon  Cassar..., 
 
avec : Kiefer Sutherland, Leslie Hope, Sarah Clarke, Elisha Cuthbert, Dennis Haysbert, Penny Johnson, Carlos Bernard,
 
Musique : Sean Callery, John Frusciante

   
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 Minuit. Jour des élections primaires de Californie. Le Sénateur David Palmer (Dennis Haysbert), un Noir, représentant des Démocrates, a de bonnes chances, s'il gagne l'état, de devenir six mois plus tard le premier Président des Etats-Unis qui ne soit pas blanc. Sa femme, Sherry (Penny Johnson) le soutient activement. Mais la cellule antiterroriste de Los Angeles, dirigée par Jack Bauer (Kiefer Sutherland) reçoit une information capitale : un attentat se prépare contre le Sénateur et, comble de malheur, l'un des membres de la cellule est probablement une taupe de l'ennemi. Jack, secondé par Nina Myers (Sarah Clarke), qui a été un temps sa maîtresse, et par Tony Almeida (Carlos Bernard), commencent une enquête d'autant plus difficile que, parallèlement, la fille de Jack, Kim (Elisha Cuthbert) a disparu... 
 
 Quel typhon ! Quand on pense que certains scénaristes sont payés des centaines de millions de dollars pour pondre des niaiseries qui tiennent sur une feuille de papier à cigarette, on ne peut que s'incliner avec une admiration infinie devant cette merveille qui, d'un seul coup, envoie quatre vingt quinze pour cent des films policiers au tapis, avec K.O. intégral ! Certes, la construction de ce drame en temps réel est déjà une idée remarquable, même si d'autres précédents existent, par exemple le "Meurtre en suspens" de John Badham. Mais elle ne saurait bien évidemment suffire. Aucun souci de ce côté ! Je ne sais quel a été le nombre de cerveaux qui se sont penchés sur la conception de cette histoire dédalesque, toujours est-il qu'ils ont donné naissance à un concentré de dynamite émotionnelle, dramatique, absolument stupéfiant d'efficacité. 
 
 Lorsque le spectateur entre dans la première demi-heure de ce volcan, il lui est quasiment impossible de fuir cette course contre la montre aussi imaginative qu'implacablement rythmée. La construction narrative est primaire, puisqu'elle suit une chronologie linéaire liée au déroulement de la journée, mais la maîtrise temporelle des différentes composantes, alliée à une suite de rebondissements dont la vraisemblance, l'originalité et la logique sont quelques unes des nombreuses qualités, transcende cette apparente simplicité. Tous les personnages importants, et ils sont diablement nombreux !, possèdent une consistance réelle. Les tourments qu'ils vivent, les doutes, les terreurs, les compromissions, les jalousies, les peurs, ne sont jamais de simples lignes sur un feuillet dactylographié. Ils les vivent avec une intensité qui nous les rend d'autant plus proches que leurs détresses nous sont livrées avec suffisamment de dépouillement pour que chacun puisse s'y sentir impliqué et suffisamment d'intimité, de puissance, pour nous bouleverser profondément. Sens de l'honneur (ah, si tous les Présidents Américains avaient la droiture de David Palmer...), courage devant l'adversité, mais aussi lâchetés, chantages, coups bas, tout y passe, mais avec quelle maestria ! Du plus petit au plus grand, de Rick à Bauer, en passant par Palmer et sa famille déchirée, Nina, Teri, Kim, Jamey..., pas un ne nous demeure indifférent et c'est là une réussite majeure supplémentaire dans cette série (ou film de 16 heures si l'on préfère) qui demeure pourtant, avant tout, un diabolique montage de suspense hypervitaminé. 
 
 Un seul mot suffit à résumer l'oeuvre : "génialissime"... Mais devrait être formellement déconseillée aux cardiaques.

   
Bernard Sellier